Une histoire de bras
Par Karim B. – Depuis son bras d’honneur, il n’y a pas tellement longtemps, Gérard Longuet s’était fait trois nouveaux bras droits : Gilbert Collard, Marine Le Pen et Eric Zemmour. Le premier, homme de loi sans foi, fait les beaux bras et se jette à bras ouverts dans les bras de l’extrême droite à la patronne duquel il donne du «Madame Le Pen !» gros comme le bras.
La seconde, fille d’un ancien de la Guerre d’Algérie mutilé de l’œil gauche par le bras armé du FLN, grande-gueule jouant les gros bras, a le bras long dont elle ne sait que faire et se sert de celui de son père pour glaner deux strapontins à l’Assemblée. Le troisième, guignol de l’info à ses heures perdues, est le bras d’une manivelle qu’on actionne pour débiter des âneries à tours de bras.
Le mouvement du bras de l’homme politique français et la réaction pavlovienne de ses trois compatriotes, qui ont levé haut le bras pour le défendre, montre qu’il ne faut jamais s’appuyer sur le bras de ceux-là mêmes qui, il n’y a pas si longtemps, jetaient leurs bras autour du coup d’un certain Kadhafi pour lui refiler des Rafales invendables, avant de lui couper bras et jambes pour n’avoir pas voulu s’encombrer d’avions de guerre onéreux et inefficaces.
Faut-il encore faire confiance à ces figures d’un pays qui, à ce jour, étend ses bras colonisateurs sur des terres qui ne sont pas siennes et dont l’âme des autochtones se meurt dans les bras de celle qui leur fait miroiter le progrès en les aveuglant par l’aliénation culturelle ?
En nous gratifiant de son geste frivole, c’est en réalité le bras droit qui répond au bras gauche de cette France où la scène politique est engorgée par une racaille de droite et d’extrême droite tombant dans les bras l’une de l’autre. Une racaille au bras sauf mais à l’honneur amputé.
K. B.
Comment (8)