L’Algérie leur échappe
Par Nabil D. – La dénomination de «printemps arabe» pour désigner les bouleversements qui ont touché les pays arabes, il y a un peu plus de dix ans, sert à cacher l’engrenage dans lequel ont été entraînées les forces politiques nationales de ces pays pour les broyer. Cette appréciation imagée est de Pierre Dortiguier, philosophe et grand connaisseur des pays arabes, bien placé donc pour savoir ce qui se passe dans notre région.
Son appréciation est conforme à ce que chacun peut constater en observant les événements qui s’enchaînent sans discontinuer, contribuant non pas au progrès social et à la démocratie, mais à entretenir l’instabilité dans les pays ciblés par le «printemps arabe» et où les islamistes ont été les seuls à en tirer profit. Dans l’interview qu’il a accordée à Algeriepatriotique en 2012, Pierre Dortiguier fait ressortir l’affaiblissement des institutions du fait de l’instabilité qui s’aggrave de jour en jour.
La Libye et la Syrie sont plongées dans une situation chaotique. Les puissances qui tirent les ficelles ont inscrit également comme cible l’Algérie qui leur a échappé.
Le vrai «mobile» du «printemps arabe» apparaissait nettement avec la position acquise par le Qatar dans les pays arabes concernés. Là également, Pierre Dortiguier prenait un exemple qui lui est familier, celui de la Tunisie : «Aujourd’hui, le pays est colonisé par le Qatar qui prend toutes les offres.» C’est un exemple constatable par n’importe quel observateur sérieux. Le philosophe mettait l’accent sur un autre fait significatif : la démarche du Qatar consistait à «répandre une idéologie faussement musulmane, un islam artificiel qui s’attache aux formes extérieures, mais abandonne la gestion et l’initiative géopolitique aux Etats-Unis, en réalité au lobby sioniste».
Sa démonstration ne s’arrêtait pas là, puisqu’il donnait l’objectif de cette démarche qui vise à détruire les Etats qui exercent leur souveraineté sur leur système financier.
Dix ans plus tard, le plan est le même, à cette différence près que de nombreux autres acteurs sont entrés en jeu et qu’un nouvel élément y a été ajouté : la normalisation avec Israël.
N. D.
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