Voici la raison du limogeage du ministre de la Poste et des Télécommunications
Par Nabil D. – L’annonce du limogeage du ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, a été faite via un communiqué laconique de la Présidence de la République qui n’en a pas donné les raisons. Certains lient la décision du président Tebboune à la gestion chaotique du secteur de la poste dont le summum a été atteint lors de la grève inopinée des travailleurs du secteur qui ont pris en otage les citoyens en plein mois de Ramadhan. L’image du ministre écoutant religieusement un «meneur» inféodé au mouvement Rachad sans pouvoir placer un mot a donné l’impression d’un Etat faible et incapable d’assumer ses responsabilités avec fermeté. Et cela a déplu en haut lieu.
Toutefois, des sources proches du dossier ont indiqué à Algeriepatriotique que Brahim Boumzar était dans le viseur des services de sécurité bien avant son éjection et que le dossier le concernant était sur le bureau du président Tebboune depuis le début de l’année en cours. L’ancien proche collaborateur de Houda-Imane Feraoun ne pouvait donc échapper à l’enquête sur les agissements illégaux de son ancienne cheffe et du général Abdelkader Lachekham, qui a fait récemment l’objet d’un mandat de dépôt et qui se trouve à la prison militaire de Blida où il sera jugé dans des affaires de crime économique et de haute trahison.
Jusqu’où Brahim Boumzar est-il impliqué dans les faits qui ont conduit l’ancienne ministre à la prison de Koléa et quel rôle lui était assigné ? Des questions auxquelles l’enquête en cours trouvera immanquablement les réponses. Le dossier des télécommunications est lourd et son étude demandera des mois avant que les enquêteurs puissent démêler l’écheveau, tant s’entremêlent des soupçons d’intelligence avec des puissances étrangères et de passations de marchés douteuses.
Les services de sécurité planchent sur le dossier lourd de l’ancien directeur des transmissions. Les premiers éléments de l’enquête révèlent des dépenses faramineuses s’élevant à quelque deux milliards de dollars et les enquêteurs suspectent des surfacturations et des achats inutiles pour des raisons injustifiées. Le nom de l’ancien directeur des transmissions est notamment cité dans l’affaire de l’ex-ministre Houda-Imane Feraoun, dont le procès ne saurait tarder et qui enfoncera immanquablement ce général véreux qui en était le véritable chef et l’incontournable donneur d’ordres.
Le secteur des télécommunications a connu une véritable opération de sabotage depuis la désignation de Zohra Derdouri à la tête de ce ministère névralgique par Saïd Bouteflika, avant que Houda-Imane Feraoun lui succède de la même manière, c’est-à-dire sur injonction directe du frère de l’ancien président de la République. Les deux ministres se sont distinguées par leur gestion catastrophique qui a relégué l’Algérie au dernier rang des classements mondiaux en matière de maîtrise de cette technologie hautement sensible. Le secteur est allé de mal en pis jusqu’à ce que notre pays soit classé récemment avant-dernier au rang mondial.
Houda-Imane Feraoun et Zohra Derdouri avaient dans le collimateur les fournisseurs privés d’accès à Internet qu’elles ont poussés à la faillite l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’il ne reste sur le marché que deux opérateurs «récalcitrants» qui refusaient de se soumettre au diktat de la ministre et de l’ancien directeur des transmissions au ministère de la Défense nationale. Ces entreprises seront fermées de façon arbitraire, mettant plusieurs centaines de travailleurs au chômage et laissant des centaines d’entreprises et d’institutions sans connexion du jour au lendemain.
N. D.
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