Le Makhzen dérouté par la décision de l’Algérie d’exclure les firmes marocaines
Par Kamel M. – Les Marocains ne s’y attendaient pas. L’instruction du président Tebboune est tombée comme un couperet. Pourtant, de nombreuses sources informées avaient prédit une montée en puissance des mesures que l’Algérie a décidé de prendre à l’encontre du régime de Rabat en représailles à sa politique hostile à l’Algérie et à la menace qu’il représente pour la sécurité du pays depuis qu’il a normalisé ses relations avec l’entité sioniste.
Le Makhzen a, comme à son habitude, délégué la réaction enragée à la décision algérienne d’exclure les entreprises marocaines des contrats signés par les sociétés publiques et privées algérienne à ses médias qui voient dans ce coup de massue «un nouvel accès de haine» de la part du voisin de l’Est, après l’expulsion manu militari des exploitants marocains de la palmeraie d’El-Arja, à l’extrême-ouest de l’Algérie.
Le régime monarchique de Rabat reprend son oraison coutumière : «Les menaces de la Présidence algérienne relèvent d’une campagne férocement haineuse, menée par le régime militaire algérien contre le royaume du Maroc.» Malade de l’Armée algérienne, Rabat voit dans la décision de Tebboune une volonté de «concurrencer les généraux dans l’escalade contre le Maroc». «Mais il ne se rend pas compte qu’il risque de plomber une économie algérienne, digne de la Corée du Nord, et que chaque jour rapproche davantage du scénario vénézuélien», pérore-t-il, conscient, pourtant, qu’il prêche dans le vide car la mesure est irrévocable.
Le Makhzen s’inquiète, ensuite, des conséquences de l’instruction présidentielle algérienne, non pas sur le Maroc, mais sur l’Algérie. «Quel regard vont poser les entreprises étrangères sur cette décision, prise par un chef d’Etat, au mépris de toutes les règles de l’économie moderne et au mépris des intérêts des entreprises algériennes ?» Et de surenchérir : «La mesure est emblématique de la haine que voue le régime algérien au Maroc. Une haine si féroce qu’elle passe avant toute chose, y compris le suicide économique pour nombre d’entreprises publiques et privées algériennes.» «Suicide économique» donc, puisque l’économie algérienne ne tient qu’à ces contrats avec le Maroc. Des contrats pour des prestations banales mais dont le but est de permettre des sorties de devises, comme l’a expliqué le chef de l’Etat.
Dans la directive d’Abdelmadjid Tebboune sont cités deux établissements financiers publics spécialisés dans les assurances (SAA et CAAR) et un opérateur de téléphonie mobile privé (Djezzy) qui ont engagé des relations contractuelles qui, par ailleurs, «se traduisent par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité».
K. M.
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