Israël considère le génocide du peuple palestinien comme un «droit sacré»
Contribution de Mourad Benachenhou – «Jéhovah livrera leurs rois entre tes mains, et tu feras disparaître leurs noms de dessous les cieux ; aucun ne tiendra contre toi, jusqu’à ce que tu les aies détruits.» (Deutéronome, 7 :24). «Dans les villes de ces peuples dont Jéhovah, ton Dieu, t’a donné le pays, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire.» – «Commentaire : cela signifiait les petits enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les animaux, tout ce qui respire : cfr Josué, 10 :40, 11 :11,14 (La Sainte Bible, Deutéronome, 20-16) www.freebiblecommentary.org.»
«Quiconque ne cherchera pas Jéhovah, le Dieu d’Israël, doit être mis à mort.» (La Sainte Bible, Chroniques 15:13).
Même si un fameux diction populaire proclame, à juste titre ou à tort «comparaison n’est pas raison», on a souvent comparé l’apartheid sioniste, imposé au peuple palestinien sur son propre sol, soit au racisme nazi, soit à la discrimination raciale institutionnalisée en Afrique du Sud, de 1948 à mai 1994. L’exclusivisme ethnique et religieux d’Israël va bien au-delà du nazisme et de l’apartheid.
A rappeler la fameuse déclaration du Dr Malan, qui a mis en œuvre cette politique d’apartheid, et qui a bénéficié alors de l’appui et de la protection de tout le «monde libre» (qui a qualifié de «terroristes» tous ceux qui se sont opposés – y compris Nelson Mandela, maintenu sur cette liste, bien après sa libération, son élection comme Président de son pays, et sa mort ! – même par des voies pacifiques, à cette politique) : «La différence de couleur n’est que la manifestation physique du contraste qui existe entre deux modes de vie inconciliables, entre la barbarie et la civilisation, entre le paganisme et le christianisme… Il en était ainsi à l’origine et dans l’ensemble, et il en est ainsi maintenant.»
Ces comparaisons ne tiennent pas la route, car le nazisme, tout barbare qu’il ait été – car il a causé la mort de 58 millions de personnes, toutes confessions et toutes races incluses – n’a jamais nié l’existence des races qu’il considérait comme inférieures, et qu’il voulait éliminer de la surface de la terre pour imposer le «Reich de mille ans». De même, l’apartheid sud-africain était basé sur le principe «séparés, mais égaux», et n’a jamais tenté de cacher le fait que plusieurs peuples distincts par leurs noms, leurs langues, leurs territoires et leurs coutumes, comme leur histoire, vivaient sur le domaine contrôlé par le gouvernement de Pretoria. Cette idéologie n’a, jamais, remis en cause avec acharnement la légitimité de la présence de ces peuples sur les territoires qu’ils occupaient depuis des temps lointains, ni tenté de supprimer les noms sous lesquels ils se reconnaissaient, et de les remplacer par des noms génériques, effaçant leurs spécificités ethniques, linguistiques et culturelles.
Bien qu’on puisse changer, seulement, quelques mots, dans la déclaration du Dr Malan, pour que les sionistes y trouvent leur compte, il faut souligner que le système sioniste, fondé sur une conviction religieuse, et non sur des considérations de principes politiques ou des faits historiques et démographiques avérés, ne reconnaît simplement pas, et jusqu’à la date de cet écrit, l’existence du peuple palestinien.
On peut résumer le principe de base sioniste, non pas «les juifs, et personne d’autre», mais «les juifs, et rien d’autre» ou, suivant la célèbre formule de l’Américaine Golda Meyer : «Il n’existe pas cette chose que serait le peuple palestinien.» Le qualificatif «palestinien», lui-même est effacé au profit du terme générique «arabe». Les sionistes refusent au peuple palestinien toute connotation, indiquant leur lien avec la Palestine, aussi bien que toute légitimité territoriale ou historique sur la Palestine antique ou contemporaine.
Aussi les sionistes vont-ils encore plus loin dans leur exclusivisme ethnique et religieux ; pour eux, comme le rappelle la déclaration de Golda Meyer, le peuple palestinien n’est pas une collectivité humaine, mais une «collection de choses», – donc dépourvue de tout qualificatif qui ferait des Palestiniens des êtres humains –, un simple «ramassis de choses», inanimées, passibles des lois qu’on applique aux «choses», pas aux êtres humains. Quand un sioniste tue ou blesse un Palestinien, il ne fait que disposer d’une «chose», sans âme et sans droit humain, et ne commet, donc, aucun crime. Le Palestinien n’est pas un être humain, selon les sionistes.
Aussi Israël va-t-il bien au-delà du racisme. Il a inventé un nouveau type de discrimination qui dépasse, de loin, les conceptions extrémistes hitlériennes de la supériorité de certaines races, et de l’apartheid sud-africain, qui ne sont jamais allés jusqu’à affirmer que les personnes de race non blanche n’étaient que des «choses».
L’idéologie sioniste, incarnée par l’Etat d’Israël, rejette «l’humanisme», qui est contraire à ses convictions religieuses. On est bien loin de cet «humanisme juif» dont certains «philosophes de renom» – qui ne cachent, nullement, leurs convictions religieuses sionistes, bien qu’ils se déguisent du masque de la laïcité ultra-militante – tirent leur pain quotidien, et rabattent les oreilles des auditeurs sur toutes les ondes, et fatiguent les yeux des lecteurs et en nombre de langues et tentent de convaincre le monde entier à y applaudir !
Il n’y a rien de plus aisé à définir et à pratiquer que «l’humanisme» car il est fondé sur l’idée simple et facile à saisir par les moins sophistiqués des esprits : à savoir que tous les êtres humains, au-delà de leurs différences physiques ou de leurs croyances spirituelles, se différencient des autres animaux et des choses inanimées, et partagent la même nature, et qu’ils sont, tous, dignes du même respect et des mêmes droits naturels.
On ne fera pas insulte aux philosophes «humanistes», sophistiqués et pleins de finesse et de profondeur – grands donneurs de leçons de pacifisme et d’humanisme «urbi et orbi», mais, néanmoins, soutiens inconditionnels de l’idéologie génocidaire sioniste – de croire qu’il faut leur rappeler cette définition élémentaire, qui est à l’opposé des principes comme des objectifs, des valeurs et des pratiques politiques embrassées par le sionisme. Les citations tirées de la Sainte Bible et données en chapeau de cet article ne reflètent pas un grand respect pour la personne humaine, à moins qu’elle soit juive !
Dès lors que les Palestiniens, comme individus ou comme communauté, sont considérés et traités comme des choses, la prétention «d’humanisme juif» dont se voilent les sionistes perd totalement de son sens car, s’il y a une entité où cet «humanisme», tant vanté mais qui n’existe que dans les ouvrages apologétiques du sionisme, devrait, en toute logique, trouver sa concrétisation, c’est bien Israël : sa pratique politique, culturelle, sécuritaire et sociale envers le peuple palestinien correspond aux «commandements divins», certes, mais est une insulte à «l’humanisme – et cet Etat est même plus éloigné de la forme la plus élémentaire de «l’humanisme», à savoir celle prônée d’antan par les nazis et les «apartheidistes» sud-africains, si honnis fussent-ils, et si loin avaient-ils été des «valeurs civilisationnelles humanistes» dont se réclament les «Etats avancés», par ailleurs, soutiens inconditionnels du projet génocidaire sioniste.
On sait, et les preuves en sont données, tous les jours dans l’actualité de ce pays, qu’Israël est un Etat qui n’accepte la qualité d’humains qu’aux juifs et qui pratique un exclusivisme religieux et ethnique totalement étranger à la définition la plus élémentaire de l’humanisme, celle pratiquée par les nazis et les partisans de l’apartheid, en Afrique du Sud. Il n’y a qu’en Israël qu’on pratique la discrimination religieuse et raciale, même dans l’utilisation des routes. Ni Hitler, dans sa folie barbare, ni le Dr Malan, malgré son racisme, hautement assumé, ne sont allés jusqu’à réserver des routes, le premier aux membres de la race aryenne, et le second aux Blancs, seulement. «Blankes» (Blancs seulement ) n’a jamais fait partie des panneaux de signalisation routière en Afrique du Sud ! Qu’on ne blâme pas les victimes du génocide pour l’inhumanité de l’idéologie sioniste !
Dans cette logique de «réification» du peuple palestinien, le modèle de paix proposé par Israël aux dirigeants palestiniens ne laisse aucun doute sur les objectifs recherchés par l’Etat qui symbolise, malgré sa prétention au modernisme le plus complet, non seulement le fanatisme religieux sioniste – tirant ses racines des temps de la barbarie antique, rejetant les progrès spirituels et moraux de ces deux derniers siècles – mais le refus de reconnaître l’humanité la plus élémentaire du peuple palestinien.
Qu’on ne blâme ni les Palestiniens, ni les Arabes, ni les musulmans, ni les antisionistes, ni même les «antisémites» et évidemment pas «les islamistes radicaux» pour ce négationnisme qui va au-delà de l’extrémisme racial de l’idéologie nazie ou sud-africaine, et qui perpétue ce «conflit», qui n’en finit pas et dans lequel le peuple palestinien, tout comme tous les peuples «non juifs» de la région, est la victime !
En dehors des édits divins rapportés par la Bible, les multiples écrits sionistes, rédigés et diffusés longtemps avant, ou même après, la création d’Israël, sont là pour prouver que l’inhumanité de cet Etat fanatique religieux, fondamentaliste et radical, n’a rien d’accidentel ou de conjoncturel. Elle n’a rien à voir ni avec «la menace existentielle qui planerait sur Israël» ni avec «le terrorisme palestinien» ; elle n’est pas la résultante inéluctable de «l’antisémitisme» ou des évènements passés ou présents, quels qu’ils aient été ou qu’ils soient. Sa justification comme son inspiration est à trouver, exclusivement dans l’idéologie religieuse sioniste.
Cette inhumanité, d’inspiration religieuse, se manifeste quotidiennement dans cette violence sioniste totale et sans nuances, et sans état d’âme ou de restrictions morales sur le territoire historique de la Palestine. Cette inhumanité exclut toute paix qui ne ferait pas disparaître, totalement, le peuple palestinien de la surface de la planète.
La formule de la paix israélienne en cohérence avec les enseignements de la Bible : «Les infidèles doivent disparaître de la surface de la terre promise.»
On tentera, en vain, de trouver un traité de paix, depuis celui signé entre Ramsès II et les Hittites, l’ancêtre des traités de paix, selon les historiens, où l’un des consignataires aurait été forcé de reconnaître qu’il n’existe pas ! Et c’est pourtant le type de traité de paix, à fondement religieux, qu’Israël veut imposer au peuple palestinien et que les Etats les plus sophistiqués du monde considèrent comme, totalement, acceptable et valant la peine d’être négocié !
L’innovation a du bon, mais elle ne doit pas pousser les uns et les autres à se faire les avocats et les porte-parole de l’absurdité enveloppée dans la mauvaise foi, cuite dans le fanatisme religieux et la violence qu’il suscite, et imposée par la menace d’annihilation !
La paix n’a de valeur que si les deux parties en présence y trouvent leurs intérêts matériels et moraux, et la garantie de leur survie en tant que collectivités humaines, jouissant du droit de vivre dignement et de se protéger. Quand seuls les intérêts, de caractère exclusivement religieux – car ils trouvent leur source dans la Bible, faut-il encore le souligner ? – d’une partie sont pris en charge, et ceux de caractère exclusivement politique de l’autre partie sont totalement ignorés, c’est ce qu’on appelle «l’annihilation sans condition» ou, mieux encore, «la conversion religieuse forcée». La paix devient, alors, l’étape ultime du «projet de génocide d’inspiration religieuse», tel que l’a planifié l’un, c’est-à-dire Israël ; et le premier pas vers encore plus de violence de désespoir pour l’autre, c’est-à-dire le peuple palestinien.
Selon la Bible, ni négociation, ni paix avec les «infidèles» ! Et suivant l’expression barbare de Netanyahou, qui ne fait que traduire en «novlangue» les rescrits de la Bible, «ils doivent être transcendés», c’est-à-dire transformés en cadavres ! On est, évidemment, aux antipodes des prescriptions du Saint Coran, telles que : «Vous avez votre religion et j’ai la mienne.» Q 109-6. Ou : «En vérité, ceux qui préservent leur foi, et les juifs et les chrétiens et les sabéens, quiconque croit en Dieu et au Jour du Destin, et fait de bonnes actions, sans aucun doute, recevront-ils une récompense de leur Dieu, et ils n’auront rien à craindre, et ils n’auront pas à se lamenter.» Q 2 : 62. Ou : «S’ils arrêtent (leur agression, nda) Dieu pardonne et est Miséricordieux.» Q 2 :192 ou encore : «Si maintenant, ils choisissent la paix, choisissez la paix, et placez votre confiance en Dieu, car Dieu entend tout et voit tout.» Q 8 :61.
La Sainte Bible ne promet rien d’autre aux «infidèles qui ne croient pas en Jehovah» que l’extermination – c’est-à-dire la «transcendance» promise et mise en œuvre par Netanyahou : c’est, exactement, le programme que les sionistes sont en train d’exécuter en Palestine historique. Evidemment, pas question de donner le statut de «dhimmis» à ces infidèles, qui rejettent Jéhovah et «souillent la terre promise». La paix ou tout compromis avec les «infidèles non juifs» ne fait pas partie des enseignements de la Bible, dont les sionistes ont une interprétation littérale qu’ils appliquent avec fidélité, avec l’appui inconditionnel des «nations civilisées».
En conclusion : «La paix contre la paix», selon l’expression quelque peu absurde et irrationnelle de Netanyahou, est une expression qui ne veut rien dire d’autre que la volonté de ce dirigeant de ne s’arrêter à rien pour parachever le génocide du peuple palestinien, génocide déjà inscrit, profondément, dans l’idéologie, totalement et exclusivement, religieuse sioniste.
Etant donné que le sionisme considère que les promesses et les commandements de Jéhovah sont non altérables et non négociables, le marché proposé aux dirigeants palestiniens, par les autorités politiques israéliennes, est le suivant :«Nous sommes disposés à négocier et signer avec vous un traité de paix si vous êtes disposés à reconnaître que vous n’avez jamais existé, que vous n’existez pas, et que vous intégriez dans vos croyances religieuses que Dieu a donné, pour l’éternité, la terre historique de Palestine aux juifs, que ceux-ci, en conséquence, ont un droit sacré et un devoir religieux de vous massacrer et de vous expulser de cette terre.»
Le seul choix donné aux dirigeants palestiniens par Israël, «conformément aux proférations de la Sainte Bible», est de signer un accord légitimant et légalisant le génocide de leur peuple. Le «monde civilisé», «en plein respect de ses valeurs humanistes», appuiera, sans doute, une telle «paix» qui donnera aux Palestiniens la «paix éternelle» des cimetières une fois pour toutes !
Le drapeau israélien, qui représente l’étoile de David, bleue sur fond blanc, encadrée de deux larges lignes bleues, est le symbole de l’idéologie génocidaire sioniste, et de sa folie meurtrière, aux antipodes du plus petit «atome» du concept d’humanisme ; il est porteur d’une conception de la paix, fondée sur des principes dans lesquels tant les nazis que les «apartheidistes» sud-africains n’auraient pas manqué de se reconnaître, tout en y apportant une légère nuance d’humanisme, que rejette avec horreur le sionisme, parce que jugée blasphématoire.
Pour clore cette contribution et montrer l’ineptie de l’accusation «d’antisémitisme», lancée, à tort et à travers, par les partisans du génocide du peuple palestinien contre ceux qui s’insurgent d’une telle barbarie, ces «justes parmi les hommes», voici une citation tirée d’un ouvrage coécrit par un penseur israélien et un juif américain, tous deux, par ailleurs et paradoxalement, frappés du qualificatif «antisémites» parce qu’ils ont osé mettre à nu l’idéologie fondamentaliste juive incarnée par Israël : «En tant que chercheurs spécialisés dans l’étude de la société contemporaine, et en tant que juifs, l’un israélien et l’autre américain, ayant des engagements personnels et des attaches au Moyen-Orient, nous ne pouvons-nous empêcher d’observer que le fondamentalisme juif en Israël est un obstacle majeur à la paix dans la région.
De plus, nous ne pouvons qu’être consternés de constater que des personnes, par ailleurs bien informées, et astucieuses, et qui sont promptes à montrer du doigt la violence des autres approches fondamentalistes à l’existence, s’acharnent à nier le caractère pernicieux du fondamentalisme juif, tant à l’encontre du processus de paix qu’envers ses victimes.» (Israel Shahak et Norton Mezvinsky, 2004 : Le Fondamentalisme juif en Israël, nouvelle édition, Pluto Press, Londres, p. XVI).
M. B.
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