Serrar déjoue une grave tentative de division ethnique via les clubs de foot
Par Nabil D. – Bien qu’emprisonnés, Wassini Bouazza, Othmane Benmiloud et Abdelkader Lachkhem semblent continuer, à partir de leur cellule, à activer leurs réseaux de moucherons sur les réseaux sociaux pour semer la discorde entre les Algériens, dans une réaction suicidaire qui consiste à provoquer le chaos général dans le pays. Ce réseau, auquel appartient également l’ancien patron de la gendarmerie en fuite en Espagne, le ripou Ghali Belkecir – dont on apprend qu’il serait derrière la dernière tentative d’introduction de faux billets en Algérie avec des complicités marocaines –, est tentaculaire et son éradication demandera du temps.
Sa dernière action dans le prolongement du plan «zéro Kabyle» et «zouaf» (zouaves), une rumeur distillée sur la Toile impliquant le président du club de football de Sétif, l’ESS, à qui il a été attribué des propos racistes dont il s’est démarqué de la façon la plus ferme. «[Cette manipulation] a atteint un degré tel qu’ils insultent mon intelligence en m’affublant de qualités oratoires», s’est indigné Abdelhakim Serrar qui laisse entendre que les auteurs de la manœuvre visent à pousser les supporters de la prestigieuse Entente de Sétif à le suivre dans sa supposée levée de boucliers contre les citoyens d’une partie de l’Algérie.
«Ce n’est pas la première fois qu’ils m’imputent des propos que je n’ai pas tenus», a regretté le président de l’ESS, en ajoutant que «cette fois-ci, ils ont allégué que j’aurais dit que les joueurs de la JS Kabylie n’ont pas respecté le rituel du jeûne alors que nous sommes des musulmans». «Je connais l’histoire [de cette région] et je sais que les meilleurs d’entre ceux qui apprennent le Saint Coran se trouvent à Tizi Ouzou», a-t-il insisté. «Je sais ce que valent les Kabyles», a-t-il poursuivi, en s’interrogeant, non sans écœurement, sur «ces gens qui ont des préjugés et qui inventent des histoires dont j’ignore les desseins».
«Je ne suis pas un homme politique, je ne suis pas candidat à quelque élection, je ne suis membre dans aucun parti, je ne suis pas originaire de Kabylie, je ne vis ni à Tizi Ouzou, ni à Béjaïa, ni dans d’autres wilayas [de Kabylie], quel est donc leur objectif ?» s’est-il encore demandé. «Sur le plan sportif, je respecte tous les clubs, mais plus particulièrement la JS Kabylie pour laquelle je porte une grande estime car elle a toujours honoré le football algérien», a assuré Abdelhakim Serrar, qui a profité de l’occasion pour démentir ces «propos infondés», «bien qu’il ne soit pas de mes habitudes de répondre à ces pages qui sèment la discorde entre nous, je ne sais pas pourquoi nous nous détestons les uns les autres», a-t-il regretté.
Le choix du président de l’ESS n’est pas fortuit, Sétif comptant plusieurs communes qui étaient rattachées auparavant à ce qui était appelé la Petite Kabylie dont la capitale est Béjaïa. Les instigateurs de cette machination visaient, selon toute vraisemblance, à déclencher des heurts au sein même de la wilaya de Sétif et à les propager jusqu’en Kabylie et au reste du pays, dans l’hypothétique espoir de rééditer les événements de Ghardaïa où des affrontements avaient fait vingt-deux morts et des centaines de blessés en 2015.
N. D.
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