Paris Match décrit la détresse des sujets marocains : «On n’a rien à manger !»
Par Kamel M. – Le magazine français Paris Match a décrit la grande détresse des Marocains dans un reportage basé sur les témoignages glaçants de jeunes migrants qui ont fait partie des 10 000 sujets de Mohammed VI qui ont atteint l’Espagne à la nage, au péril de leur vie. Signé Laurence Geai, l’article explique, de prime abord, que s’ils sont «instrumentalisés» par le Makhzen, ces Marocains «ne sont poussés que par le désespoir» et «se sont jetés sur l’enclave espagnole pour échapper à une extrême pauvreté, exacerbée par l’arrêt presque total du tourisme et des échanges commerciaux en temps de pandémie».
Il n’est guère question de «rêve» d’une vie meilleure, mais de «survie», constate Paris Match, qui fait parler de jeunes Marocains ayant participé à «l’expédition». L’un d’entre eux lance : «Au moins ici, il y a à manger. Au Maroc, on a faim !» C’est que dans les régions frontalières marocaines, au nord – comme à l’est, du reste –, «la fragile économie reposait, jusqu’à une date récente, sur la contrebande des produits non taxés vendus à Ceuta», souligne l’hebdomadaire d’actualité et d’images. «Fin 2019, la fermeture, sur décision du Maroc, du poste frontière dévolu à ces échanges, longtemps tolérés, a plongé dans la pauvreté les populations de Tétouan, Tanger et Fnideq.»
Encouragés par leurs parents à quitter le Maroc, les mineurs qui se sont retrouvés dans l’enclave espagnole sans aucune ressource affirment avoir été maltraités par la police marocaine et refusent de rentrer chez eux. «Leur objectif est de rejoindre le continent européen par leurs propres moyens. Les dangers d’une vie clandestine sans abri ne les font pas renoncer. Ils parlent de la Hollande, de la Suisse, de la France», rapporte Paris Match. Leur argument : «Là-bas, il y a des droits, on sera en sécurité.» Mais d’ici là, ils «errent», «mendient» et ne s’éloignent jamais trop du quai, «l’emplacement stratégique d’où partent les embarcations à destination d’Algesiras, le plus proche point d’entrée sur le continent européen».
«Dans le centre-ville de Ceuta, quelques jours après le début des arrivées et alors que le Maroc a refermé sa frontière, des dizaines d’enfants restent encore à la rue, livrés à la violence des plus grands, parfois là depuis plusieurs mois. Les anciens volent les nouveaux arrivants et des guerres entre bandes éclatent», relate la journaliste de Paris Match à laquelle se sont confiés ces Marocains pour lesquels «le futur en dehors du Maroc, c’est beaucoup mieux».
«En dehors du Maroc» ne signifie pas toujours l’Europe, puisque des Marocains viennent, encore une fois, de crier à la face du Makhzen – la vidéo circule sur les réseaux sociaux – qu’ils voudraient se rendre en Algérie pour fuir la misère et le despotisme au royaume, dirigé par la dynastie alaouite prédatrice sous protection française.
K. M.
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