Cette fausse enquête qui classe l’Algérie comme le pays le plus raciste au monde
Par Nabil D. – L’affaire d’un homme qui s’est présenté comme un Algérien et qui s’en est pris à deux Africains dans la banlieue parisienne, en agressant un livreur et en tenant des propos racistes à une femme qui le filmait, a fait dire à certains commentateurs malintentionnés que ce fléau était répandu en Algérie, allant même jusqu’à faire référence à une «étude» selon laquelle notre pays serait «le plus raciste» au monde. Faux, répond le quotidien français Libération.
A l’origine de ce mensonge, une «enquête […] vraisemblablement inventée de toutes pièces», écrit le journal qui rappelle que «Dreuz, qui se définit comme un média chrétien américain francophone conservateur, la relayait déjà dans un article en 2017». Le site d’extrême-droite français écrivait : «L’Algérie arrive à la première place des résultats d’une enquête internationale menée par plusieurs organismes dont Open Borders for Refugees et Stop Dis Crime In Nations, y lit-on. Sur plus de 1 248 personnes interrogées, plus de 75% d’individus ont avoué avoir des idées racistes, voire très extrêmes.» Dreuz affirmait même que le livre d’Adolph Hitler, Mein Kampf, enregistrait des ventes record en Algérie.
«Sur Dreuz comme sur la poignée des autres sites et blogs qui relaient la prétendue étude, le texte est toujours le même. Et à chaque fois, aucun lien ne renvoie vers un véritable document qui contiendrait l’enquête. Il n’y a, même sur le Net, pas de traces de l’existence des deux ONG désignées : elles ne disposent d’aucun site internet, n’ont aucune présence sur les réseaux sociaux et aucun média ne les mentionne», fait remarquer Libération, selon lequel «tout porte à croire que cette enquête n’existe pas». Le journal fait, par contre, référence à une ancienne étude, produite en 2013 par le Washington Post, laquelle «donne l’Algérie au même niveau d’intolérance que la France, derrière plusieurs Etats jugés plus intolérants».
Une campagne acharnée avait été menée contre l’Algérie au sujet d’un prétendu mauvais traitement que subiraient les réfugiés subsahariens. Des allégations démenties par le Croissant-Rouge algérien et par les migrants eux-mêmes, dont un certain nombre avait été reconduit à la frontière dans d’excellentes conditions. Cette campagne avait été ravivée par les mêmes relais médiatiques en France. «Refoulements de migrants en Algérie : la direction, c’est le désert», titrait France 24, dans sa rubrique «Observateurs» dédiée aux envois de vidéos et d’images par des «témoins oculaires» ou des personnes concernées par les faits relatés.
Des sources informées avaient indiqué à Algeriepatriotique, à l’époque, que la campagne menée tambour battant contre l’Algérie sur la question des migrants subsahariens était pilotée par les relais sionistes en France. Ces milieux hostiles à notre pays et qui, par ailleurs, appuient le Maroc dans sa politique colonialiste, avaient choisi de mettre le paquet dans leur offensive sous l’angle d’imaginaires «crimes contre les migrants commis par l’Algérie».
N. D.
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