Délocalisation de sociétés allemandes vers l’Algérie : une opportunité en or
Par Rédaction économique – Les firmes allemandes sont leaders dans les secteurs de l’industrie, des nouvelles technologies et, surtout, dans les domaines du développement durable. «Le renforcement de la coopération avec les Allemands est très bénéfique pour l’Algérie», a affirmé Mohamed Sayoud, consultant algéro-allemand en investissement. Ce dernier a laissé entendre que plusieurs domaines de coopération sont à saisir par l’Algérie, notamment dans la formation professionnelle. «Nous devons d’abord faire appel aux Allemands pour la formation des formateurs algériens afin d’adapter notre cartographie des métiers avec les exigences de l’économie moderne», a-t-il souligné.
Outre cet aspect, l’expert a plaidé pour la mise en place d’un écosystème idoine pour capter des IDE et la délocalisation de sociétés et entreprises allemandes vers l’Algérie. «Sous l’effet de la crise sanitaire et la mondialisation également, plusieurs entreprises de ce pays activant dans les domaines du bois (menuiserie moderne, textile et cuir, mécanique, métallurgie et usinage) sont en difficulté et au bord de la faillite», dira-t-il.
«C’est une opportunité en or pour l’Algérie pour les faire délocaliser», insiste-t-il. «Nous devons insister sur cette option. La délocalisation de ces sociétés en Algérie avec leurs machines de production économisera des devises au Trésor public et contribuera à la relance de notre économie. Le prochain gouvernement doit, tout simplement, faciliter les procédures, en supprimant les entraves bureaucratiques», a souligné Sayoud, ancien chef d’entreprise en Allemagne. Il a, dans ce cadre, réitéré sa proposition concernant la réalisation de zones industrielles clés-en-main. C’est le seul moyen, dira-t-il, pour en finir avec le problème du foncier industriel et autres tracasseries administratives.
Selon notre interlocuteur, il est inadmissible de continuer avec les anciennes méthodes dans le traitement des dossiers d’investissement, dont la durée est de trois ans ou plus ! «Les investisseurs allemands ne vont pas accepter de perdre leur temps dans des futilités n’ayant aucun rapport avec le monde économique. Il faut faciliter et libérer l’investissement dans tous les domaines, à l’exception des secteurs stratégiques», a-t-il conclu.
Il est à noter que l’Allemagne, et par la voix de son ambassadrice en Algérie, Mme Elisabeth Wolbers, avait manifesté son intérêt pour consolider ses relations avec notre pays. La diplomate avait précisé, au terme d’une audience avec le président Tebboune en mars dernier, que «l’Allemagne a toujours contribué, à travers ses entreprises, à la diversification de l’économie algérienne par la création des postes d’emploi et le transfert des technologies».
Innovation et développement des PME : l’expertise allemande à la rescousse
Le défi principal qui se pose à l’économie algérienne est celui de la création d’emplois, notamment pour les jeunes qui représentent la plus grande partie de la population. De plus, vu la chute des prix du pétrole et du gaz naturel, le gouvernement algérien a renforcé ses efforts en vue de promouvoir l’entrepreneuriat et la diversification du secteur privé.
C’est un véritable challenge pour le prochain Exécutif qui doit mettre les bouchées doubles afin d’atteindre les objectifs escomptés, en répondant aux aspirations des jeunes notamment. Le recours à l’expertise étrangère est plus que primordial. C’est dans ce cadre qu’un projet algéro-allemand, dédié à l’innovation et développement des PME a été lancé.
Ce projet est mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH et son partenaire, le ministère de l’Industrie, et vise à renforcer l’offre de conseil publique et privée au profit des PME algériennes pour leur permettre de devenir plus compétitives et plus vertes, a indiqué l’ambassade allemande en Algérie dans un communiqué, posté hier sur sa page Facebook.
Placé sous le slogan «Cap sur des PME compétitives et durables», le projet est en train de mener, en étroite collaboration avec ses partenaires algériens, des activités pour rendre les PME plus innovantes, vertes et exportatrices. Le projet intervient, aussi, pour réduire la mortalité des PME. Dans ce cadre, il est mis en place un système de détection des entreprises en difficulté, ajoute la même source.
En effet, le projet appuie la réforme de conditions-cadres politiques pour la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat, l’établissement de réseaux multi-acteurs au profit du développement d’innovations locales, l’introduction de nouvelles prestations de service pour les très petite, petite et moyenne entreprise (TPE-PME) et le soutien aux créateurs et créatrices d’entreprises et le mentorat de start-up. Les résultats de ce projet sont d’ores et déjà visibles : le projet de la nouvelle loi de promotion des TPE-PME a été présenté au Parlement pour examen, quatre réseaux d’innovation sont établis (déchets organiques de Tipasa ; industrie du plastique à Sétif ; industrie des boissons à Béjaïa et l’industrie mécanique à Blida) et la formation de douze conseillers nationaux pour travailler en tant que coach CEFE Green-Business.
La coopération germano-algérienne se concentre sur le domaine de l’environnement avec des champs d’intervention tels que la gestion durable des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité, l’adaptation au changement climatique, la gestion des déchets et la promotion de technologies et d’innovations respectueuses de l’environnement.
R. E.
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