Un expert militaire détaille la manœuvre marocaine et le jeu de rôle de Haftar
Par Kamel M. – Un expert militaire algérien a indiqué à propos de l’exercice militaire Lion-2021, effectué chez notre voisin de l’Ouest, que «la manœuvre américaine et euro-américaine avec le Maroc n’est pas la première». «Pour la première fois, cependant, elle se déroule aux approches des eaux territoriales sahraouies, mais n’a en aucun cas inclus le territoire du Sahara Occidental», explique notre source, selon laquelle «ce sont les Marocains qui profitent de cette occasion pour le faire croire». «Heureusement, poursuit l’expert, que les Etats-Unis ont apporté un démenti catégorique aux allégations des autorités marocaines qui ont martelé durant des mois que la manœuvre allait intégrer les territoires sahraouis occupés».
«Sur le territoire sahraoui, les Marocains profiteront de la même période que les manœuvres de l’OTAN et s’exerceront seuls à se mordre la queue dans les sables et à faire croire le contraire aux incrédules», ironise notre source qui maîtrise bien le dossier. Cette dernière estime, toutefois, que «rien n’empêche les Marocains de faire de la gesticulation face à l’Algérie, surtout en réponse aux dernières manœuvres d’envergure effectuées dans les 2e et 3e Régions militaires, supervisées par le chef d’état-major en personne».
Interrogé sur l’objectif de la version 2021 de l’exercice américano-euro-marocain, l’expert militaire algérien souligne qu’«il est fort probable que celui-ci vise à contrer les systèmes de défense antiaériens détenus par l’armée algérienne, à savoir les S-300 et S-400, surtout que ce système d’arme redoutable pourra être rencontré au combat, tant par les armées occidentales que marocaine». «Les exercices ont dû comporter des simulations aériennes de même que celles tendant à la mise en pratique sur le terrain de mesures électroniques», précise notre source.
S’agissant de la dernière décision du Libyen Khalifa Haftar de déclarer la bande frontalière avec l’Algérie zone militaire interdite, notre source répond, non sans sarcasme, que le «maréchal d’opérette Haftar a l’air d’oublier la raclée qu’il a reçue lors des rezzous des Toyota tchadiennes». «Une débâcle humiliante qui l’ont fait se rallier avant de prendre la fuite aux Etats-Unis», rappelle l’expert militaire algérien, selon lequel, ce que l’homme-lige des Emiratis a déclenché face à notre pays, «bien qu’il s’agisse d’un problème interne à la Libye, cible l’Algérie suite aux derniers accords avec le nouveau gouvernement de Tripoli, autorité politique centrale reconnue par la communauté internationale».
«Haftar n’a pas dû agir seul, beaucoup de pays qui ont des intérêts pourraient être derrière cette démarche», note notre source, qui cite «l’Egypte, les Emirats, le Qatar – qui se met dans la position du crapaud se voulant plus gros que le bœuf – et la France – pour ses besoins en approvisionnements énergétiques». «La situation est inquiétante et elle est à suivre tant qu’elle se passe sur le territoire libyen», poursuit notre source qui ne voit, cependant, «aucun lien entre, d’une part, les manœuvres euro-américaines au large des côtes africaines et, de l’autre, le jeu de rôle de Khalifa Haftar».
K. M.
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