Le Maroc actionne ses deux mercenaires algériens pour chahuter Lamamra
Par Kamel M. – Les deux mercenaires Anouar Malek et Hichem Aboud attaquent nommément le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en reprenant les éléments de langage de leurs parrains et maîtres, selon lesquels le Maroc ne ferait que «répondre à la provocation» du chef de la diplomatie algérienne et que ce dernier aurait été «de tout temps hostile au Maroc». «Autant d’inepties et de contre-vérités qui visent, en réalité, à atténuer la responsabilité pleine et entière des autorités marocaines dans cette dérive grave et inacceptable qui attente à l’unité de notre peuple et à l’intégrité territoriale de notre pays», notent des sources informées.
Selon ces deux félons, Ramtane Lamamra aurait eu le «tort» de soulever la question de l’autodétermination du peuple sahraoui lors de son intervention devant la Conférence ministérielle du Mouvement des pays non alignés et qu’il aurait «dû laisser cette question au niveau de l’enceinte des Nations unies» (sic).
Ces deux amateurs, en service commandé, font mine d’ignorer que le ministre algérien n’a fait que rendre, à l’occasion de son intervention, un hommage appuyé aux pères fondateurs du Mouvement des Non-Alignés, dont le GPRA. Il s’agit, en l’occurrence, d’un lien ombilical avec notre Guerre de libération nationale et avec la décolonisation de manière générale. «Aujourd’hui, nous ne faisons qu’assumer l’héritage de cette épopée libératrice qui a significativement renforcé les rangs du Mouvement», indiquent nos sources, qui notent, par ailleurs, qu’une réunion qui se tient à l’occasion de la célébration d’un anniversaire «ne peut absolument pas ignorer la naissance du Mouvement des Non-Alignés, sa raison d’être, sa vocation et son bilan politique positif qui a permis de faire avancer substantiellement l’agenda de la décolonisation et de la libération des peuples subjugués».
«En tout état de cause, Ramtane Lamamra n’a absolument rien dit qui ne soit pas partie de la position traditionnelle de l’Algérie telle qu’exprimée dans tous les fora internationaux», soulignent nos sources, pour lesquelles «s’il y a provocation, elle vient bien de la part des autorités marocaines qui recherchent continuellement l’intimidation dans le cadre de la stratégie de la tension permanente à laquelle elles ont habitué tous les pays du voisinage et au-delà – Espagne, Mauritanie, Allemagne, etc.». «L’actualité est riche d’exemples qui démontrent que les méthodes du Makhzen institutionnel ne s’embarrassent pas de détails, comme on a pu le constater lors de l’envahissement planifié et organisé de l’enclave de Ceuta en représailles contre les autorités espagnoles, coupables d’avoir simplement accompli un devoir humanitaire», ajoutent nos sources.
Nos sources rappellent que, de la même manière, ces mêmes autorités marocaines avaient orchestré l’envahissement du consulat général d’Algérie à Casablanca un certain 1er novembre 2013, soit quelques semaines à peine après la prise de fonctions de Ramtane Lamamra en tant que ministre des Affaires étrangères qui venait de succéder à Mourad Medelci. Le même scénario de provocation froidement exécuté s’est répété à l’occasion de la dernière dérive new-yorkaise de la diplomatie marocaine. «Ce qui en dit long sur les craintes que leur inspire l’actuel ministre algérien des Affaires étrangères», relèvent nos sources.
Remontant jusqu’à mai 1988, nos sources affirment que «si l’on examine le communiqué commun par lequel, sur demande du régime marocain, l’Algérie avait accepté le rétablissement des relations diplomatiques avec ce pays, nous constatons que le Maroc est en train de violer de manière flagrante les trois axes principaux de l’accord en question». «Premièrement, sur le volet relatif aux relations bilatérales, le royaume du Maroc s’était engagé à respecter strictement et scrupuleusement l’intégrité territoriale et l’unité nationale de notre pays ; deuxièmement, il s’était engagé à accepter l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, conformément à la résolution 104 de l’OUA – aujourd’hui, les autorités marocaines proclament officiellement qu’il n’y aura pas de référendum ; troisièmement, s’agissant de l’UMA, le Maroc entrave la construction maghrébine», expliquent nos sources.
Celles-ci font remarquer que le Makhzen n’a ratifié qu’une dizaine d’accords et pointent le «tropisme intéressé» du régime de Rabat sur les accords à potentiel commercial, à l’exclusion des accords structurants, en violant allègrement le reste des accords, en sabordant systématiquement les réunions statutaires et en prenant en otage le secrétariat général de l’organisation qui est installé confortablement dans sa capitale.
K. M.
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