Le Makhzen se fait encore taper sur les doigts par la Commission européenne
Par Kamel M. – La commissaire européenne aux Affaires intérieures a de nouveau rappelé le Maroc à ses obligations vis-à-vis des lois internationales qu’il bafoue régulièrement. S’exprimant au nom de la Commission européenne, Ylva Johansson est revenue sur l’invasion programmée de l’enclave de Ceuta, en mai dernier, en affirmant que l’UE «a clairement indiqué que la frontière de Ceuta est une frontière européenne et que l’UE est solidaire de l’Espagne». «Les autorités marocaines ont confirmé leur engagement à maîtriser la situation et à réadmettre les mineurs marocains en situation irrégulière dans l’UE. La Commission salue leurs engagements tout en continuant à suivre la situation de près», a-t-elle précisé.
Ylva Johansson a ajouté que le Maroc «a ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant de 1989», en soulignant qu’en dépit du fait que la Commission européenne ne puisse pas contrôler, ni sanctionner d’éventuelles violations par le Maroc de ses obligations au titre de ladite Convention, «le respect des droits fondamentaux est un élément essentiel des relations bilatérales et des échanges réguliers» avec ce pays, «comme inscrit dans la Déclaration UE-Maroc du 27 juin 2019».
«L’engagement sur toutes les questions liées à la migration a été continuellement au centre des discussions bilatérales au cours des derniers mois, y compris lorsque les commissaires aux Affaires intérieures et au Voisinage et à l’Elargissement se sont rendus au Maroc en décembre 2020 et lors de récents contacts de haut niveau en relation avec les événements de Ceuta», a encore déclaré la commissaire européenne.
«La responsabilité des projets de l’UE reste extrêmement élevée», a assuré Ylva Johansson, en indiquant que la Commission européenne «a mis en place un système de contrôle interne et externe régulier afin de garantir la bonne distribution et la mise en œuvre efficace et efficiente des fonds de l’UE, y compris le respect des droits de l’Homme, conformément aux normes internationales».
Le régime de Rabat se fait ainsi taper une nouvelle fois sur les doigts, l’Union européenne lui rappelant que toute aide à l’avenir est fonction du comportement du Makhzen. Dit dans un langage diplomatique, ce rappel de la Commission européenne résonne comme une sentence à l’encontre de l’Etat voyou du Maroc qui vient d’être épinglé dans le scandale d’espionnage Pegasus et qui se dépêtre dans cette nouvelle affaire de laquelle il essaye de se sortir difficilement.
K. M.
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