Quand le Maroc tente d’imposer la normalisation avec Israël aux musulmans de France
Contribution de Sabri Oukaci – En plein scandale planétaire d’espionnage organisé par le Maroc sur des personnalités nationales et internationales à travers le logiciel israélien Pegasus, le Makhzen confirme sa pleine collaboration avec l’entité sioniste, à travers sa participation à une rencontre organisée en célébration de la fête du Trône de Mohammed VI, ce lundi 26 juillet 2021, au Centre du judaïsme de Paris.
Parmi les présents au Centre européen du judaïsme, appartenant à l’homme d’affaires franco-maroco-israélien Patrick Drahi, on retrouve l’ambassadeur du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa, et l’ambassadeur d’Israël en France, Daniel Saada. Pour rappel, Chakib Benmoussa, ancien ministre de l’Intérieur du royaume du Maroc, a été administrateur directeur général du groupe Brasseries du Maroc.
Mais le plus surprenant dans cette incroyable affaire aux relents de trahison envers les principes de solidarité entre musulmans et la défense du peuple palestinien, c’est la présence à cette rencontre, organisée par le consistoire juif sous le thème «Le nouveau développement au Maroc et l’apport de la communauté juive», de Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), une association française créée en avril 2003 et régie par la loi de 1901, placée sous l’égide du ministère de l’Intérieur français.
Né le 1er avril 1964 à Figuig, dans l’extrême-est du Maroc, Mohamed Moussaoui, qui préside le CFCM depuis le 19 janvier 2020, après avoir préalablement occupé cette fonction de juin 2008 à juin 2013, est pourtant censé représenter le culte musulman et défendre les musulmans de France auprès des instances étatiques de l’Hexagone pour les questions relatives à la pratique religieuse.
La participation de Mohamed Moussaoui, que l’on dit très proche des services de renseignements marocains, a suscité une immense polémique et une grande indignation au sein de la communauté musulmane en France.
Certaines personnes se sont même demandé si «un représentant du CFCM peut engager tous les musulmans dans une normalisation avec Israël». Sur les réseaux sociaux, un citoyen musulman français a clairement demandé à Moussaoui : «Ecoutez vos concitoyens musulmans qui sont pour le dialogue mais contre la normalisation avec un Etat qui ne reconnaît pas la Palestine, le drapeau des Territoires palestiniens et les résolutions de l’ONU.»
Notons que depuis sa création en 2003, la gouvernance du CFCM est régulièrement minée par des différends internes entre les fédérations qui le composent, et ce n’est certainement pas en imposant la normalisation avec l’entité sioniste au CFCM que Mohamed Moussaoui va aider à l’apaisement.
S. O.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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