Sahara Occidental : Washington réaffirme son soutien à un processus «crédible» dirigé par l’ONU
Le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, Joey Hood, a réaffirmé, mercredi, depuis Rabat le soutien des Etats-Unis à un processus politique «crédible» dirigé par l’ONU pour le règlement du vieux conflit au Sahara Occidental, réitérant le ferme appui de l’administration américaine aux efforts de l’ONU pour la nomination «rapide» d’un nouvel émissaire onusien, rapporte l’APS.
«Au sujet du Sahara Occidental, nous soutenons un processus politique crédible dirigé par l’ONU pour stabiliser la situation et garantir la cessation de toute hostilité» dans la région, a souligné Joey Hood dans un communiqué diffusé par le département d’Etat américain. «Nous menons des consultations avec les parties sur la meilleure façon d’arrêter la violence et ultimement parvenir à un règlement durable» du conflit, a-t-il ajouté.
Le responsable américain a, en outre, indiqué que les Etats-Unis «soutiennent fermement les efforts de l’ONU pour nommer un envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara Occidental le plus rapidement possible», relevant que son pays est prêt à s’engager «activement avec toutes les parties pour soutenir» le nouvel émissaire.
La déclaration du département d’Etat ne fait aucune référence à la décision de l’ancien président Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara et reconnaît explicitement l’existence d’une guerre au Sahara Occidental que le Maroc tente, en vain, de nier.
Les propos du secrétaire d’Etat adjoint américain font écho à ceux déjà tenus lors de sa visite de travail de deux jours en Algérie (du 25 au 26 juillet) où il a eu à réitérer la position officielle des Etats-Unis en ce qui concerne ce conflit vieux de 45 ans.
«Notre position claire est : nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est (l’approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts», avait notamment déclaré Joey Hood dans un entretien à l’APS au terme de sa visite en Algérie.
«Nous voulons voir le nom de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies dès que possible» et aider (l’émissaire) à se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l’Algérie», avait ajouté le responsable américain.
En juin dernier, le département d’Etat américain avait évoqué un changement d’approche de la part de l’administration du président Joe Biden concernant la question sahraouie. «Je n’ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara Occidental dans le cadre de l’approche plus large de la région adoptée par l’administration précédente dans le contexte des accords d’Abraham, c’est là que l’on constate une certaine» différence d’approche, avait alors déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, en référence à la reconnaissance par l’ancien président Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé.
En mars dernier, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara Occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l’ONU.
Les deux responsables ont convenu au cours d’une réunion virtuelle de poursuivre la coordination étroite entre les Etats-Unis et l’ONU sur cette question.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
R. I.
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