Les juifs antisionistes saluent le geste de l’Algérien Fethi Nourine à Tokyo
Par Nabil D. – Les juifs antisionistes en Israël ont applaudi le geste de Fethi Nourine qui a refusé d’affronter l’athlète israélien aux Jeux olympiques de Tokyo, se privant ainsi d’une éventuelle médaille par solidarité avec le peuple palestinien. C’est le judoka algérien lui-même qui en a fait la révélation à demi-mot à son arrivée à Alger, en affirmant, sourire au coin, avoir reçu des messages de soutien «même d’Israël». L’attitude honorable de ces juifs qui n’ont de cesse de dénoncer le régime raciste de Tel-Aviv – notamment sous Benyamin Netanyahou – ne surprend pas car elle s’inscrit dans le prolongement de leur combat pour un Etat palestinien libre et leur refus de l’établissement d’un Etat artificiel sur la terre palestinienne.
A contrario, le régime monarchique de Rabat a réagi avec zèle, via ses relais de propagande, en reprenant à son compte la réponse de la Fédération internationale de judo, qui a considéré le retrait du judoka algérien comme étant «en totale opposition à la philosophie» de cette instance qui a une «politique stricte de non-discrimination» et «promeut la solidarité comme principe fondamental». Les médias marocains ont rappelé, de façon pernicieuse, que non seulement Fethi Nourine est une sorte de «récidiviste», puisqu’il a déjà fait le coup en 2019, mais que «plusieurs judokas iraniens ont fait de même par le passé». Et de souligner : «Leur attitude a déclenché de vives protestations.»
Les réseaux sociaux ont relayé des articles parus dans la presse israélienne, certains pointant un doigt accusateur en direction de l’ancien Premier ministre, artisan de la normalisation avec des pays arabes, en s’offusquant de ce que les Arabes humilient leur pays dans les fora sportifs internationaux. Les chroniqueurs israéliens estiment, ainsi, avoir reçu une gifle cinglante de l’Algérien, certes, mais surtout du judoka soudanais Mohamed Abdalrasool qui a suivi son exemple en refusant, lui aussi, d’affronter l’Israélien Tohar Butbu. Si l’Algérie est en droit de refuser de croiser le fer avec le représentant d’un Etat avec lequel elle n’entretient aucune relation, le Soudan se devait de faire respecter à son judoka son adversaire, conformément au pacte signé par Khartoum, soutient-on à Tel-Aviv.
Ce qu’il vient de se passer à Tokyo confirme, en tout cas, la fausseté de la normalisation à laquelle les peuples des pays dont les dirigeants l’ont actée non seulement n’adhèrent pas mais la rejettent sans pouvoir, pour le moment, manifester leur refus de façon ouverte. C’est le cas au Maroc, plus particulièrement, où l’écrasante majorité des Marocains prennent fait et cause pour le peuple palestinien, en dépit de la trahison du gouvernement islamiste du PJD auquel le roi Mohammed VI et son conseiller Andrey Azoulay ont fait porter le lourd fardeau de l’abandon de la Palestine au profit de l’entité sioniste en contrepartie d’une reconnaissance de la marocanité du Sahara par le président américain défait Donald Trump.
La rue bougera un jour ou l’autre dans les pays qui ont pactisé avec Israël. La preuve est venue de Tokyo où le geste du Soudanais est loin d’être une anodine saute d’humeur.
N. D.
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