Israël membre observateur : la décision de Moussa Faki à l’ordre du jour du Conseil exécutif de l’UA
La décision contestée du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine sera inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA, a indiqué, samedi, un communiqué de la Commission.
Dans le communiqué, Faki Mahamat a affiché son intention d’«inscrire à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA» les réserves exprimées par plusieurs Etats membres de l’Union africaine à cette décision.
Pour rappel, sept délégations permanentes auprès de l’UA ont exprimé, mardi dernier, leur opposition à la décision de la Commission de l’UA d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’Union.
«Nous souhaiterions aviser la Commission de notre opposition à la décision sensible de son président d’ordre politique, à savoir l’octroi du statut d’observateur auprès de l’UA à Israël», a relevé une note verbale, établie par les ambassades d’Algérie, d’Egypte, des îles Maurice, de Tunisie, de Djibouti, de Mauritanie et de Libye.
Et d’affirmer : «Les décisions de l’UA, depuis longtemps claires, ont exprimé sa position constante en faveur de la cause palestinienne et en défaveur de toute forme de pratiques israéliennes à l’encontre du peuple palestinien frère, et contraire même à l’intérêt suprême, aux valeurs, idéaux et décisions de l’organisation panafricaine.»
Les sept pays se sont dit inquiets aussi de cette démarche également contraire «aux préoccupations des pays membres, des critères d’octroi du statut d’observateur et du système d’accréditation au sein de l’UA, adoptés par le Conseil exécutif en juillet 2005».
A noter que l’Algérie avait vite réagi à la démarche de la Commission africaine, affirmant que «cette décision, prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte constitutif de l’Union africaine».
Pour sa part, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé, jeudi dernier, que la décision prise par Moussa Faki «a ignoré totalement l’intérêt suprême de l’Organisation africaine et des avis et des préoccupations connus de ses Etats membres, soulignant la nécessité d’aborder cette question comme priorité au vu de ses répercussions juridiques et politiques à long terme pour l’UA, ses politiques et positions sur les questions régionales et internationales».
La République sahraouie a souligné dans un communiqué que son objection à cette décision «est intervenue à l’image de l’opposition de plusieurs Etats membres de l’UA, sachant que l’UA avait précédemment examiné la demande d’adhésion d’Israël en tant que membre observateur à l’UA, une demande qui a été rejetée en 2013, 2015 et 2016».
R. I.
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