Quand le prince du raï algérien Hasni donne la chair de poule aux Israéliens
Par Farida O. – Public et jury émus aux larmes, chair de poule, standing ovation. L’Israélien Benjamin Bouzaglo est revenu sur sa prestation dans la version israélienne de La Nouvelle Star à laquelle il a participé, en juin dernier, avec la chanson Baïda mon amour du prince du raï sentimental algérien Cheb Hasni. Le chanteur juif, natif du Maroc, a confié qu’il avait été baigné dans le monde de la musique arabo-andalouse et judéo-arabe par le truchement de son père qui jouait du luth.
Benjamin Bouzaglo a émigré en Israël à l’âge de 13 ans où il écoutait Salim Halali pendant que ses camarades se déhanchaient sur les rythmes d’Eminem, a-t-il confessé sur la chaîne israélienne i24. C’est grâce à l’œuvre de Hasni Chakroun, «lâchement assassiné par les terroristes», a rappelé le présentateur, que le chanteur israélien, membre de l’orchestre philarmonique d’Israël, a été découvert par le grand public. «Ce titre-là, je l’ai choisi parce que c’est un titre avec beaucoup d’émotion, j’adore les paroles, l’histoire d’amour», a expliqué Benjamin Bouzaglo qui participe à de nombreux festivals internationaux, au Maroc notamment.
«Dernièrement, a-t-il poursuivi, lorsque j’étais en studio avec un grand compositeur israélien, il m’a fait écouter la musique [de Cheb Hasni, ndlr] et une autre version de celle-ci qui a été reprise, il m’a donné une idée, il m’a dit que c’est une chanson avec laquelle tu dois faire quelque chose. Donc, j’ai décidé d’en faire un single et, par la même occasion, lorsque l’émission La Nouvelle Star israélienne a été lancée, je me suis dit que j’allais m’en servir sur scène.» «Ce qui s’est passé, c’est que, durant l’épidémie, le coronavirus nous a fait réfléchir et nous étions confinés à la maison. Ma femme a décidé de m’inscrire [à l’émission] sans que je sois au courant, c’était donc une audition surprise», a-t-il ajouté. «J’ai reçu un coup de téléphone de la part de la production, on m’a dit qu’on m’attendait pour une audition afin de vérifier, j’ai joué le jeu et j’étais très intéressé par cela», a-t-il encore précisé.
«Je me suis jeté dans le bassin de la musique judéo-arabe et en venant en Israël et en devenant soliste de l’orchestre andalou, j’étais amené à apprendre tout ça et jusqu’à aujourd’hui, je continue à apprendre de nouvelles choses, parce que je trouve que c’est un répertoire infini et extraordinaire», a confié Benjamin Bouzaglo, qui a indiqué avoir appris la darija (dialecte) ces dix dernières années. «J’ai commencé à pratiquer en allant au Maroc, j’apprenais, je me corrigeais et j’essaye toujours d’évoluer dans plusieurs langues arabes», a-t-il souligné.
Lors de sa prestation télévisée, le chanteur de 34 ans a explosé l’audimat avec le tube du chanteur algérien qu’il a repris à sa façon, obtenant un score de 79% à l’applaudimètre et quatre bleus auprès d’un jury ébahi et par la chanson algérienne et par la puissance de sa voix et la maîtrise du chef-d’œuvre difficile à imiter d’un des plus grands chanteurs raï.
Benjamin Bouzaglo est décrit comme «l’un des noms incontournables de la scène arabo-andalouse ou judéo-andalouse en Israël» où de nombreux titres du riche patrimoine algérien sont chantés par des stars locales.
F. O.
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