Israël cautionne le Makhzen et confirme son intention de porter tort à l’Algérie
Par Nabil D. – L’agence de presse française AFP a fait parler une source diplomatique israélienne qui aurait qualifié les déclarations faites par Ramtane Lamamra, ce mardi, d’«accusations infondées et sans intérêt». Cette source aurait appelé l’Algérie à «se focaliser sur ses problèmes économiques», toujours selon le média officiel français, qui rappelle les propos tenus par le chef de la diplomatie algérienne en réponse aux menaces proférées contre l’Algérie par le ministre israélien des Affaires étrangères à partir de Casablanca.
L’AFP insiste sur les «inquiétudes» relatives au «rôle de l’Algérie dans la région» ainsi qu’à son «rapprochement avec l’Iran» et la «campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine», «inquiétudes» soulevées par Yaïr Lapid lors de sa récente visite au Maroc. L’agence fait dire à sa source israélienne, qui a requis l’anonymat, que «ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc, illustrées par la récente visite de Yaïr Lapid et la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région». «Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie», aurait insisté la source diplomatique israélienne qui confirmerait ainsi que les craintes exprimées par Ramtane Lamamra sont amplement fondées.
L’option d’une rupture pure et simple des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc a été posée après l’annonce de la normalisation entre le Maroc et Israël, considérée comme le point d’orgue d’une série de provocations du régime de Rabat qui a emprunté le chemin de l’escalade depuis plusieurs années. En Algérie, le mariage de raison entre le Makhzen et le régime raciste de Tel-Aviv, scellé avec la bénédiction intéressée de l’ancien président américain Donald Trump, était, dès l’entame, perçu comme un acte hostile visant clairement à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du voisin de l’Est. Il était alors devenu évident que les autorités algériennes accommodent leur stratégie à cette nouvelle donne.
Face à ce casus belli, l’armée algérienne a décidé de renforcer sa puissance de feu en s’adaptant à la nouvelle guerre qui est déclarée à l’Algérie. Sur le plan diplomatique, Ramtane Lamamra a lancé une campagne féroce au sein de l’Union africaine pour en écarter Israël, tout en menant une mission de bons offices dans le très compliqué dossier du barrage de la Renaissance qui met aux prises trois pays africains et qui augure une conflagration dans la région. En s’impliquant ainsi directement dans ce contentieux emmêlé et délicat, l’Algérie dérange les intérêts de l’Etat hébreu dans la Corne de l’Afrique qui lui a servi de porte d’entrée au continent noir, avant que le Maroc ne lui serve de courtier dans sa conquête de la côte ouest de cette partie du monde dont le sous-sol regorge de richesses naturelles.
Face à l’entité sioniste se dresse l’Empire du milieu, allié historique de l’Algérie qui pèse de tout son poids au sein de l’Union africaine qu’elle s’emploie à délivrer de l’emprise du binôme délétère et nuisible Maroc-Israël. Israël est, de ce point de vue, prêt à tout pour éloigner de son chemin la récalcitrante Algérie, qui plus est soutien indéfectible de la cause palestinienne. L’ennemi classique dont parlait le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, est désormais identifié. La double menace du ministre israélien des Affaires étrangères et de la source diplomatique israélienne qui a trouvé dans le fil de l’AFP une tribune pour pointer à nouveau un doigt accusateur en direction de l’Algérie est à considérer comme une déclaration de guerre d’un nouveau type à laquelle toutes les dispositions ont été prises par Alger pour y faire face avec la fermeté que la conjoncture belliciste appelle.
N. D.
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