Sieur Aboud, Lamamra joue dans la cour des grands et vous dans celle des nains
Contribution de Mohamed-Arezki Aberkane – Sieur Hichem Aboud, très franchement, prendre la décision de vous interpeller fut un choix lourdement cornélien et pesant pour ma conscience. Associer ma sévère plume à la vertu de la sagesse en fut tout autant. A savoir, dégringoler subitement à votre pitoyable niveau. Puis, je me suis aperçu que sauver l’honneur de mon ami passe avant mon orgueil ou le risque d’être critiqué. C’est alors que je me résigne à assumer mon devoir et ma détermination à vous tenir tête suite aux propos horribles que vous avez tenus sur le brillantissime ministre des Affaires étrangères et de la Communauté à l’étranger de la République algérienne. Avec quelques jours de recul, j’ai choisi de ne pas me taire. Car se taire serait une caution offerte à vos aboiements depuis votre mirador parisien. J’affirme donc prendre mes responsabilités, toutes mes responsabilités.
Etudiant en droit jusqu’en 1996, j’appris que la déontologie journalistique rassemblait l’ensemble des normes auxquelles le journaliste devrait, au minimum, s’astreindre. Parmi elles, on retrouve la vérité, la rigueur, l’exactitude, l’équité, l’imputabilité et la rectitude morale. Ce quatrième pouvoir qui fait suite aux trois pouvoirs classiques (législatif, exécutif et judiciaire) semblerait vous greffer des ailes de libertés sans limites dans vos diatribes. Or, probablement que vous auriez fait l’impasse de l’existence du cinquième pouvoir qui, lui, saura vous condamner par contumace : c’est l’opinion publique de notre cher et grand pays.
Hélas, vous écouter le 25 août 2021 ne me permet pas de vous qualifier, tellement vous êtes odieux, sale, immonde, même dans la bêtise humaine, vous avez réussi à vous auto-offrir le podium des hors-catégorie, donc inclassable dans l’ignominie.
En honorable correspondant, serviteur de vos maîtres et des forces ennemies à notre cher pays, j’aurais pu comprendre que vous puissiez critiquer avec tact et déférence un passage qui vous aurait probablement déplu de la conférence de presse animée au Centre international des conférences à Alger, le 24 août dernier, par le ministre des Affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire. Mais, de là à vous aveugler jusqu’à la déraison pour l’insulter personnellement, violemment, atrocement, brutalement jusque dans les profondeurs de sa filiation et de ses origines, devient, pour le commun des mortels, surréaliste pour un «journaliste» ; que dis-je, un vulgaire valet.
Que vous ayez des comptes à régler avec votre pays, je pourrais le comprendre, même depuis votre misérable clandestinité. Que vous ressentiez le besoin vital de divertir votre esprit d’enfant gâté en jetant l’opprobre sur la sphère politique nationale, je peux encore l’admettre, même depuis votre misérable clandestinité. Que vous vomissiez votre venin sur des personnalités publiques de votre pays, je voudrais bien associer votre comportement au sens que vous accordez à la liberté d’expression, même depuis votre misérable clandestinité.
En fait, j’ai fini par admettre que vous êtes un nain, un traître caché derrière un écran, se considérant protégé ad vitam aeternam par le principe du droit d’asile cher aux philosophes des Lumières : Voltaire, Rousseau et Montesquieu. Quel est le but de votre combat s’il n’a pas de sens, s’il n’a pas d’éthique, s’il n’a pas d’honneur ? Connaissez-vous M. Lamamra ? A quel point vous aurait-il tant blessé dans son intervention pour déclencher en vous une frustration mal cachée et qui a vraisemblablement détruit tous vos sens du discernement ? Pourquoi tenter de l’atteindre aussi violemment ? Aussi sauvagement ? Avec un tel déchaînement ? Lui, son pays, ses défunts parents, sa famille, ses amis, ses collègues, ses collaborateurs ? Au fait, quel est votre réel statut ? Réfugié ? Citoyen étranger ? Mercenaire au service des royaumes ? Apatride ? Malade mental en déshérence ? Le petit prince de Saint-Exupéry perdu sur son astéroïde B612 ? En réalité, vous n’êtes que votre propre cauchemar.
Je vous l’affirme, je vous le signe : Ramtane Lamamra est mon ami et ce, depuis vingt-trois longues et belles années de forte amitié. Pas une ombre n’a perturbé notre pacte, ni notre parcours commun. De Washington à Alger, en passant par Viennes, Lisbonne ou Addis-Abeba, ministre d’Etat ou serviteur de la République, haut représentant ou citoyen du monde, notre amitié se singularise par le principe du caractère inébranlable.
Accuser Ramtane Lamamra de servir un gang (‘içâba) ou un clan serait commettre une grossière maladresse de votre part, sachant que vous dévoriez l’actualité de votre pays à pleines dents depuis votre triste paradis parisien. Maladresse, méconnaissance ou désinformation volontaire, l’on devrait vous décorer de la Légion des plus grands traîtres de la planète en prenant une juste petite place dans le livre de Philippe Valode, Les Plus Grands Traîtres de l’histoire.
Ramtane Lamamra est un homme exceptionnellement compétent, un ténor de la diplomatie internationale, sage et hautement instruit. Un homme propre, honnête et grand patriote. Voici ce qui le caractérise et voici les valeurs qu’il m’a enseignées depuis notre première rencontre, en juillet 1998, à Washington, alors que vingt et une longues années nous séparent en âge. C’est vous dire toute la modestie de cet homme avec lequel le feeling a su nous unir à ce jour. J’avais l’âge que pourrait avoir un fils, il me considéra comme citoyen algérien, comme un coreligionnaire, comme un homme tout court.
Je ne crois pas utile de rappeler que son nom brille sur toute la planète Terre en sa qualité de grand diplomate, homme de conviction et homme de paix.
Ceci étant précisé, en 2019, pour rappel et pour la conscience collective, Ramtane Lamamra n’est pas revenu aux commandes pour servir quiconque et encore moins pour supporter un 5e mandat, comme certains de ses détracteurs le laissent entendre. Non ! Et là, j’aborde un sujet que je maîtrise pour avoir eu le privilège d’avoir été témoin à cette époque. J’ajoute, à l’attention de ses médisants, que Ramtane Lamamra a refusé par trois fois la proposition du poste de Premier ministre. Il n’avait qu’un seul objectif urgent, celui de servir sa patrie après avoir renoncé à ses fonctions internationales auprès des Nations unies et de l’Union africaine pour accorder la priorité au peuple d’Algérie. «Laissez-moi faire ce que je maîtrise le mieux : la diplomatie !» murmurait-il.
C’est au nom du peuple algérien et de ses intérêts suprêmes qu’il s’envola pour rassurer les capitales du monde, en leur enjoignant que l’Algérie ne deviendra pas une scène de guerre ou un spectacle d’apocalypse, tel que nous pourrions le craindre pour l’Afghanistan aujourd’hui. Son avion déchirait les cieux pour se poser, puis repartir prêcher la belle parole et éviter ainsi à son pays l’isolement que nous avions connu à la fin des années 1980. Il remplit son rôle de grand diplomate, rassurant que le peuple algérien est un peuple émancipé, un peuple pacifique, un peuple fier et jaloux de son histoire. Bref, un peuple valeureux qui refuse de se mettre à genoux.
Non, sieur Aboud, Lamamra joue dans la cour des grands et vous dans celle des nains. Il ne fut en rien assimilé à un directeur de campagne électorale avec laquelle il n’avait absolument aucun lien. Mais aucun lien ! D’ailleurs, il démissionna dans la foulée des événements de l’année 2019 pour ne pas avoir à trahir la volonté populaire à cette époque précisément. Son seul ancrage, sa seule passion, c’est sauver l’Algérie. Qui pourrait mieux que lui la représenter aujourd’hui, alors que notre patrie est en danger, voire menacée de toute part ? Oui, sieur Aboud, contrairement à Ramtane Lamamra, vous n’êtes porteur d’aucune valeur ajoutée au pays, sinon de le déshonorer !
En 2021, Ramtane Lamamra a accepté de revenir aux commandes de la diplomatie algérienne en raison d’un besoin urgent – que dis-je –, vital pour redonner de la vigueur et de nouvelles couleurs à une fonction politique fondamentale en lien direct avec la sécurité nationale. Il a encore une fois répondu présent à son pays, comme tous les hommes de bonne volonté qui veillent de jour comme de nuit à en assurer la stabilité qui nous manque tant. Pour sa partie, il renonça aux prestiges médiatiques et privilèges matériels qui lui sont accordés par les instances internationales dans le cadre de ses fonctions. Son leitmotiv, l’Algérie avant tout, comme le chérissait le président Boudiaf, que Dieu ait son âme.
Notre patrie traverse une tempête singulière, certes. Le devoir nous commande de rester soudés autour de l’emblème national, de préserver sa souveraineté, quoi qu’il en coûte, de veiller à sa sécurité aux frontières, son ancrage régional. En un mot, sa dignité. Nous le devons à nos martyrs tout en regardant devant.
Proche et fidèle à mon grand frère Ramtane Lamamra, je puis vous confirmer que sa conscience ne pouvait lui permettre de rester insensible au déroulé des événements autour de son pays, demeurer en retrait ou feindre le silencieux face aux macabres plans destructeurs qui se profilent contre le peuple algérien avec la complicité active de vil mercenaire de votre acabit.
Vos dés sont jetés. Un jour ou l’autre, vous allez devoir établir le bilan de votre comportement envers votre pays. Vous devrez, alors, vous rendre des comptes à vous-même, un face-à-face exceptionnellement douloureux avec l’histoire, avec la réalité, avec l’actualité. C’est alors que l’heure de vérité sonnera pour que vos enfants, votre famille, vos amis, si tant est qu’il vous en reste encore, et vos auditeurs découvriront le piètre personnage, le diable, le petit serviteur de puissances étrangères, le plus grand traître devant l’éternel que vous êtes.
Finalement, la nature vous aura bien gâté.
Quant à moi, j’aurai le privilège, plutôt l’outrecuidance de twister les mots à mes deux garçons s’il fallait les twister. Simplement pour leur conter que le sang des martyrs ne sèche pas aussi vite en entrant dans l’histoire. Leur dire combien je suis fier de mon pays, fier de ce qu’il a fait de moi, fier de mon combat que je lui dois et fier de le servir de l’intérieur. Fier aussi d’avoir comme ami Ramtane Lamamra avec lequel je me cultive et je m’élève, avec lequel je savoure et déguste les dimensions de la connaissance et avec lequel la philosophie du patriotisme distille tant d’espoir. C’est là un postulat de tous nos débats. Une règle d’or que vous ne pouvez comprendre.
Sieur Aboud, je suis persuadé que j’ai choisi le meilleur et vous le pire. Moi, mon pays et ses hommes ; vous, la félonie et ses relais. Quand la félonie nous tient, elle ronge, elle ronge, elle ronge… Qui sème le vent récolte la tempête.
Vive l’Algérie libre et indépendante !
M.-A. A.
(*) Industriel, président-directeur général du groupe Sogemetal
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