La diplomatie patriotique de Ramtane Lamamra
Contribution de Rabah Toubal – Comme attendu, en raison du puissant démarrage dans ses nouvelles fonctions, le premier mouvement diplomatique et consulaire et au sein de la centrale opéré par Lamamra III annonce sans équivoque la couleur hautement patriotique de la nouvelle diplomatie algérienne, qui ne voudrait rien devoir ni avoir avec celle du président déchu le 1er avril 2019, caractérisée par une apathie maladive et un profil bas chronique dont les pays hostiles et rivaux de notre pays ont largement profité.
Grâce à la longue expérience, à la compétence et au professionnalisme reconnus des chefs de postes diplomatiques et consulaires, des envoyés spéciaux, DG et directeurs centraux qu’il vient de nommer, Lamamra compte raisonnablement, à court et moyen terme, libérer une diplomatie entravée par la mégalomanie d’un président de la République qui s’érigeait à la fois comme DG de l’APS, de l’ENTV, d’El-Moudjahid et même entraîneur de l’équipe nationale de football.
Ainsi, la politique extérieure algérienne invisible et illisible par nos partenaires étrangers, proches ou éloignés de notre pays, va progressivement regagner le terrain et les points positifs perdus dans de nombreux dossiers régionaux et internationaux.
Certes, certains diplomates qui n’ont pas eu, cette fois-ci, leur part du gâteau, malgré les promesses fermes du prédécesseur de Lamamra, ne vont pas partager notre analyse optimiste de ce mouvement diplomatique et consulaire ni notre satisfaction devant un tel déploiement de l’appareil diplomatique algérien, longtemps rouillé. Mais leur légitime déception ne devrait pas les démobiliser face aux défis majeurs auxquels fait face la diplomatie algérienne, qui ne sera que plus forte et plus efficace avec un redressement réel de l’économie algérienne dont les nouveaux attachés des affaires étrangères s’attèlent à faire connaître les produits, dans leurs postes respectifs, à l’étranger, sous l’autorité de chefs de postes chevronnés.
En tout état de cause, de puissance régionale, longtemps frappée d’inertie, l’Algérie est en passe de devenir une source active de propositions constructives, respectée et sollicitée par ses différents partenaires, sur les plans bilatéral et multilatéral, au sujet des grandes questions régionales et internationales.
Après le «football patriotique» de Djamel Belmadi, la «diplomatie patriotique» de Ramtane Lamamra, avec les mêmes consécrations, satisfactions, succès et victoires que le premier ?
R. T.
Diplomate à la retraite et écrivain
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