Micmac dans le sérail à Rabat : Yassine Mansouri veut la tête de Nasser Bourita
Par Nabil D. – La décision de deux pays d’Amérique du Sud de rétablir leurs relations diplomatiques avec la République sahraouie a eu l’effet d’un séisme à Rabat. Un article qui étrille les responsables de ce nouvel échec cuisant de la diplomatie marocaine conduite par Nasser Bourita a été écrit par un proche de l’ambassadeur du Maroc à Nouakchott, Hamid Chabar, et de Mohamed Chabar, général dans l’armée marocaine.
Selon des sources très au fait de la politique intérieure marocaine, le fait que Hassan Chabar ait dénoncé les déconvenues successives du ministère des Affaires étrangères indique clairement que le régime du Makhzen est sérieusement ébranlé de l’intérieur et que la colère couve. «Quand Hassan Chabar rédige un brûlot aussi incisif dans ce contexte précis, soit au lendemain de la décision du Pérou et de la Bolivie de rétablir leurs relations diplomatiques avec la République sahraouie, cela veut dire que la DGED pointe le ministère des Affaires étrangères et son véritable responsable qui n’est autre que Taïeb Fassi-Fihri, le conseiller du roi Mohammed VI», soulignent ces sources.
«Compte tenu du fait que c’est la DGED qui fabrique les lobbies et actionne les agents et les collaborateurs à différents niveaux, aussi bien en Amérique latine que dans les quatre coins du monde, et gère les fonds pharamineux, les moyens colossaux dont elle dispose et l’appareil composé de dizaines d’officiers et d’experts chargés de couvrir ses actions et ses missions qui consistent à acheter les consciences de décideurs, de journalistes et de responsables politiques et civils, elle impute la responsabilité de ce revers à l’appareil diplomatique marocain qui n’a pas pu empêcher les succès engrangés par la cause sahraouie dont la seule arme est son attachement à la justesse de son combat et le ralliement de plus en plus de soutiens en sa faveur», expliquent ces sources.
«Cet article publié dans Infomarruecos met à nu les profondes dissensions qui minent les institutions marocaines et la panique qui s’est emparée du Makhzen après les grandes avancées enregistrées par le Front Polisario en Amérique du Sud, d’autant que d’autres pays s’apprêtent à emboîter le pas au Pérou et à la Bolivie dans les semaines à venir», affirment ces sources, selon lesquelles ces nouveaux développements «ont porté un coup profond à la stratégie marocaine qui a trop vite crié victoire après l’entorse de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, à la légalité internationale et les garanties dont l’avait assuré son gendre, Jared Kushner, de faire reconnaître la marocanité du Sahara par Israël en contrepartie de la normalisation alors qu’il n’en est rien».
Nasser Bourita a conduit le Maroc droit dans le mur. Il se dit à Rabat qu’il ne sera pas reconduit dans le prochain gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, tandis que d’autres sources croient savoir que Mohammed VI lui renouvellera sa confiance car il verrait en lui le meilleur clabaudeur contre l’Algérie.
N. D.
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