La délégation algérienne au CDH : «Les révélations sur Pegasus sont une source d’inquiétude»
Nous publions le texte intégral de la déclaration de la délégation algérienne à la 48e session du Conseil des droits de l’Homme, conduite par le représentant permanent de l’Algérie à Genève.
«Madame la Présidente, Madame la Haute Commissaire,
La presse internationale a rapporté qu’un programme intitulé Pegasus, développé par une entreprise dénommée NSO Group, a permis, depuis 2016, d’espionner, sans mandat judiciaire et en violation de toutes les règles de procédure, plus de 50 000 personnes et entités étatiques, para-étatiques et privées.
A la faveur d’un travail d’investigation mené par 17 médias dont la renommée et la crédibilité ne peuvent être mises en doute et s’appuyant sur un travail de recherche de l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International, il ressort des préliminaires conclusions que 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques à travers le monde, 85 activistes de droits de l’Homme et 65 chefs d’entreprise ont vu, à leur insu, leurs numéros de téléphone placés sous surveillance
Ces premières révélations sont une source d’inquiétude, un motif de préoccupation et constituent une grave atteinte aux droits fondamentaux de l’Homme. Ces pratiques intimidantes cherchent à réduire au silence les défenseurs de droits de l’Homme, les journalistes ainsi que les opposants, portant ainsi atteinte à la vie privée, violant la liberté d’opinion et d’expression et celles des médias et bien plus, la paix, la sécurité et la coopération internationale.
Ma délégation salue la déclaration du 19 juillet 2021 de Madame la Haute Commissaire sur la question et se félicite de la teneur du communiqué conjoint du 12 août 2021 rendu public par trois rapporteurs spéciaux. Elle invite les procédures spéciales à se saisir de cette problématique en particulier, en assurant le strict encadrement par un code de conduite des activités numériques en relation avec l’exercice des droits de l’Homme et des libertés démocratiques et demandant un moratoire sur la commercialisation des technologies qui sapent la démocratie et les libertés fondamentales.
Je vous remercie.»
R. N.
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