Vers la dissolution de l’association RAJ : la fin des bras de la NED en Algérie ?
Par Nabil D. – Nous avons appris de sources généralement bien informées que la dissolution de l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) est imminente. Une dissolution qui intervient corolairement au classement de deux mouvements, Rachad (islamiste) et MAK (raciste), comme organisations terroristes, suivie d’une vague d’arrestations et d’émission de mandats d’arrêts internationaux à l’encontre de leurs dirigeants.
RAJ est le satellite en Algérie de la National Endowment for Democracy (NED), fondation écran relevant de la CIA spécialisée dans le financement, sous forme de subventions directes, de centaines d’organisations non gouvernementales à travers le monde qui «œuvrent afin de réaliser des objectifs démocratiques et de renforcer les institutions démocratiques», lit-on sur le site de cette organisation dont le principal objectif est de provoquer des manifestations dans les pays dont l’Etat ne se soumet pas au diktat hégémonique de Washington ou représente une entrave pour ses objectifs ou une menace pour ses intérêts.
RAJ était, à ses débuts, une annexe du FFS du temps de Hocine Aït Ahmed. Son rôle était de recruter dans les milieux estudiantins des futurs activistes pour, ensuite, les faire adhérer au parti affilié à l’Internationale socialiste. Ses principaux animateurs étaient Dalila Taleb – ancienne députée – FFS et Hakim Addad, qui en assurera la présidence pendant de longues années et qui continue à en être le véritable chef.
RAJ se définit comme une association dont les «principales missions sont la sensibilisation et la mobilisation des jeunes aux problèmes sociaux, ainsi que la promotion des activités culturelles et la promotion des droits de l’Homme en Algérie», les deux premières activités n’étant qu’une couverture pour la dernière, à savoir le militantisme politique sous couvert de défense des droits humains. La création de cette entité a coïncidé avec la grave crise politique induite par la montée de l’intégrisme islamiste incarné, notamment, par le parti extrémiste du Front islamique du salut (FIS) qui trouvera chez Hocine Aït Ahmed un soutien acharné jusqu’à sa mort.
RAJ, sous la présidence d’Abdelouahab Fersaoui, jouera également un rôle central dans le mouvement de contestation pacifique que sa mouvance récupérera et déviera de sa trajectoire pour le compte de Rachad, succédané du FIS dirigé à partir de Londres et Genève par les islamistes Larbi Zitout et Mourad Dhina, fondateur du groupe terroriste du FIDA, responsable de centaines d’assassinats ciblés ayant visé les intellectuels au milieu des années 1990. Ces deux soutiens des groupes islamistes armés et apologistes du terrorisme sont installés en Grande-Bretagne et en Suisse sans jamais y avoir été inquiétés à ce jour.
Dans une série d’articles documentés, Ahmed Bensaada a dévoilé les montants des financements mobilisés au profit des organisations comme RAJ et qui ont servi à cette association de créer une radio subversive et mis à nu l’implication de nombreuses organisations américaines «établie de manière non équivoque» dans l’activisme de nombreuses organisations en Algérie. Il s’agit de la United States Agency for International Development (USAID), la National Endowment for Democracy (NED), l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), la Freedom House (FH), l’Albert Einstein Institution (AEI) et l’Open Society Institute (OSI), indiquait le professeur algérien établi au Canada.
Ces organismes et agences sont tous américains et sont financés par le budget américain ou par des capitaux privés américains, a précisé Ahmed Bensaada, en prenant l’exemple de la NED qui est financée par un budget voté par le Congrès américain et dont les fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des Etats-Unis et le syndicat American Federation of Labor-Congress of Industrial Organization (AFL-CIO), alors que l’OSI fait partie de la Fondation Soros, du nom de son fondateur George Soros, le milliardaire américain, illustre spéculateur financier.
N. D.
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