Tous ensemble pour l’abolition de la loi glorifiant le colonialisme français !
Une contribution de Tarek Benaldjia – Là est le nerf de la guerre, la bataille de toutes les batailles : si les Algériens, Maghrébins et Africains du Sahel regagnent leur souveraineté et leurs droits légitimes, l’empire «Françafrique» disparaîtra quasiment instantanément, faute de la base solide sur laquelle s’appuyer : le territoire et ses ressources, source de toutes les convoitises.
Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui n’est que la résultante de la domination et de l’oppression exercées par l’Occident de la chrétienté et vues par son oligarchie dirigeante comme «porteuses de lumière». Cette doctrine date des empires grec et romain, Rome ayant passé le relais à l’Eglise de Rome qui devint le Vatican au IVe siècle après que l’empereur Constantin eut cédé l’empire romain à l’Eglise romaine.
Depuis lors, la France s’est livrée au pillage, à la rapine, au meurtre organisé, au vol, à l’occupation et au génocide d’abord sur le continent européen, puis, dès le XIe siècle, en Afrique du Nord, Moyen-Orient avec les Croisades, puis durant l’«ère de la découverte» et de la prise de possession des continents africain et américain au XVe siècle jusqu’à aujourd’hui, sans discontinuer.
Vouloir lutter efficacement aujourd’hui contre l’empire colonial, c’est lutter contre le fondement même de l’impérialisme qui repose sur le pilier de la «glorification» de la colonisation et un pilier de pouvoir idéologique étroitement impliqué l’un avec l’autre.
Attaquer ces deux piliers porteurs aura pour résultat, à terme, d’effondrer la glorification coloniale française, notamment. Pour ce faire, couper en cela l’herbe sous les pieds de l’empire français et œuvrer ensemble pour un changement radical de paradigme politique et économique. L’empire français est entré dans sa dernière phase, celle du capitalisme monopoliste hideux, qui ne peut, pour sa survie, qu’implanter une dictature sur toute l’Afrique. Jacques Chirac ne confiait-il pas lui-même, hors micro, en 1999 : «Il faut bien que les dictateurs gagnent les élections ?» Comment ? Par la prise de conscience et le boycott physique et idéologique, tout en amenant des solutions efficaces de remplacement aux dogmes ploutocratiques unipartite, vieux de plusieurs siècles qui nous ont été imposées depuis plus de cinquante années.
La Françafrique : un univers pourri jusqu’à la moelle
La politique franco-africaine, autrement appelée Françafrique, est extrêmement nocive. Après la proclamation de l’indépendance des anciennes colonies françaises d’Afrique, des réseaux politiciens ont assuré la continuité du pillage du continent noir au profit, notamment des hommes de pouvoir en France en plaçant des dictateurs corrompus à la tête des Etats nouvellement indépendants.
Depuis plus de quarante ans, la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les ressources naturelles et géopolitiques des pays francophones. Les profits sont immenses. La corruption, le meurtre, la manipulation et la guerre. C’est le plus long scandale de la France, soi-disant patrie des droits de l’Homme, soutenu, au-delà de toute raison, les inspirateurs et les auteurs du génocide rwandais.
La France Afrique, c’est autre chose, le précarré de toutes les compromissions et de tous les coups tordus, un espace protégé où l’impunité est assurée aux puissants.
En 1994, et en moins de trois mois, 800 000 Tutsis sont massacrés au Rwanda sous les yeux impassibles de la France. Dans le même temps, de véritables armées privées sont recrutées et entraînées dans l’Hexagone par le biais d’organismes tels que le DPS «Département protection sécurité» du Front national, alors que l’on croyait en avoir fini avec le paternalisme français et ses rapports incestueux avec un certain nombre d’autocrates africains. Des années durant après le drame, le président du Rwanda, Paul Kagamé, les médias, les associations «humanitaires», une grande partie de la classe politique et les réseaux sociaux continuent d’accuser la France d’avoir participé au génocide rwandais. Pour la pensée unique, les «Tutsis» sont les victimes de crimes contre l’humanité commis par les Hutus pro-français, jamais leur part de culpabilité n’est mise en évidence, jamais on n’explique les raisons sordides qui se cachent derrière ce massacre.
Jamais n’est mentionné le rôle néfaste de la présence française en Afrique ayant eu intérêt à provoquer la catastrophe. Il est temps de reprendre l’affaire à zéro et oser dire, preuves à l’appui, que votre histoire officielle a été truquée.
Les années quatre-vingt-dix demeurèrent celles d’une collusion entre intérêts français et pratiques illégales sur le continent africain. Rappelons, c’est important, que le niveau de vie du peuple français doit beaucoup à la rapine et à la vampirisation de l’Afrique : pétrole, gaz, or, diamants, uranium, cacao, etc. Rappelons également que ces crimes sont de la responsabilité totale de la franc-maçonnerie criminelle qui dirige l’Afrique depuis la colonisation de ses mains ensanglantées.
Des dizaines, voire centaines, de livres existent sur ces affaires, rien de secret, rien d’occulte, juste des archives déclassifiées. Du coup, quand on entend Macron, Sarkozy, Hollande, Valls, Eric Zemmour ou Marine nous parler de «valeurs occidentales», on se demande bien lesquelles.
L’éternelle histoire de ces assistants criminels ? Sauf les noms et les appellations qui changent, le mode opératoire demeure le même. Juste pour mieux comprendre ce processus mafieux d’hier et d’aujourd’hui. D’où il est nécessaire de jeter la lumière sur cette affaire de corruption de la France en Afrique, au Maghreb et au Sahel et la relier directement avec le terrorisme manipulé et les guerres secrètes à des fins géopolitiques des organismes de financement.
Nous sommes tous des colonisés aux yeux de la France
Le seul moyen de s’en sortir est, pour nous, les Hommes politiques, parlementaires, historiens des deux côtés (colonisateurs-colonisés) d’organiser et s’impliquer davantage autour des thèmes fondés sur les principes de réciprocité et d’universalité, de démocratisation des processus décisionnels et de politiques gouvernementales. Il s’agirait notamment de mieux préciser les rôles, responsabilités/obligations, attentes et réciprocités entre l’Algérie et ses partenaires, ainsi que d’un pays à l’autre, en vue de reconnaître ouvertement le mal perpétré, œuvrer pour une véritable restitution des droits volés et ressources usurpées ainsi que pour une réconciliation réelle avec les peuples colonisés d’hier et d’aujourd’hui, car nous avons besoin les uns des autres pour bâtir une véritable société juste qui soit toujours plus à la hauteur de la dignité humaine, émancipée et libre.
Il n’y a pas d’autre alternative, ni aucune solution au sein du système oligarchique coercitif, oppressif et totalement mortifère qu’on nous a imposé en nous bourrant le crâne avec la pseudo-inéluctabilité de l’affaire par une science tronquée, biaisée et falsifiée à bien des niveaux.
Tout cela est bien au-delà de toute rédemption et nous devons définitivement lâcher prise d’avec cette ignominie colonialiste à la française, qui est le pire fléau que la terre ait porté depuis des milliers d’années.
Ainsi, nous voyons pour la mission actuelle l’unique issue de ce dilemme est : l’abolition des lois glorifiant l’impérialisme français !
Véritable pilier de soutien entre les peuples qui verra la libération des peuples des deux rives, de la doctrine colonialiste euro-centrique et l’ensemble des peuples s’autodéterminer en adoptant et adaptant les modes de gouvernance de sociétés libres et indépendants à pouvoir non coercitif ; ceci rendant les conflits impossibles par concept.
Ceci ne pourra s’effectuer après qu’une véritable reconnaissance des droits légitimes du peuple algérien volés ait été faite durant la colonisation, soit au total 132 ans. Pour tous ceux qui désirent lutter efficacement contre le colonialisme français, qui est le cœur même de l’impérialisme d’hier, d’aujourd’hui et de demain si rien ne change, il faut œuvrer à détruire les piliers porteurs de l’empire, qui, aujourd’hui, se situe plus que jamais en Afrique du Nord.
Là est l’enjeu, là est le talon d’Achille de l’oligarchie coloniale impérialiste et c’est là qu’il faut frapper, à la réconciliation, sinon frapper là où cela fait mal, aux portefeuilles et aux ressources, c’est la seule solution réaliste et viable.
La méthode doit consister à condamner et à rejeter la glorification de la «doctrine visant à légitimer l’occupation, la domination politique et l’exploitation économique de territoires par certains Etats» et par là même en forcer les entités de droit international à reconnaître la nullité de cette loi, forcer une rétractation de laquelle dépend l’effondrement du système juridique soutenant cette escroquerie.
Le système colonial français est fait pour se protéger lui-même par des lois oligarchiques de protection ; vous avez pour cela la loi française du 23 février «glorifiant le rôle positif de la présence française en Afrique du Nord».
C’est pourquoi il faut une énorme pression populaire pour forcer l’abolition définitive de cette ignominie devenue dogme fondateur de la société coloniale occidentale d’aujourd’hui. Nous devons à cet égard agir de concert avec nos frères maghrébins, des pays du Sahel et, surtout, les Occidentaux débarrassés de l’idéologie colonialiste, avec les peuples colonisés des continents qu’ils ont colonisés. Cette union verra la chute inéluctable de tout empire et de toute hégémonie idéologique, économique et politique, car la base raciste sur laquelle repose tout le système n’existera simplement plus.
Les oligarques colonisateurs ont peur, très peur, car ils savent que leur paradigme ne tient qu’à la division et qu’au contraire l’union des peuples est leur angoisse existentielle. Comment mieux diviser les peuples que par la guerre ? Ce qui, en plus, leur fait gagner des sommes fabuleuses qui renforcent leur monopole capitaliste.
Voilà pourquoi nous insistons de plus en plus sur cet aspect de la lutte, qui, à notre sens, est devenu vital et offre une solution lumineuse pour se débarrasser avant toute chose de l’empire oppresseur français, condition sine qua non d’un changement de paradigme pour le bien-être de tous…
Cela peut ne pas paraître évident mais, néanmoins, il me semble pertinent de mettre en avant un fait. En effet, la conquête de l’Algérie est-elle justifiée seulement par le désir de venger l’affront fait à un diplomate ? Non, répond Pierre Péan, auteur de du livre Main basse sur Alger, un livre qui retrace les dessous de l’entreprise française.
Cette conquête avait été menée dans le but de faire main basse sur les immenses trésors de la Régence d’Alger (plus de 500 millions de francs de l’époque, soit 4 milliards d’euros) afin de constituer les fonds secrets du «Roi Charles X» pour corrompre et retourner le corps électoral français !
Qu’est-il advenu de cette immense fortune ?
Une partie a été versée dans les caisses de l’Etat, d’autres millions sont revenus au corps expéditionnaire. Le reste ? La plus grande partie du trésor et des pillages opérés dans la Casbah, dans la ville et dans les environs d’Alger, a abouti dans les poches des militaires, de fonctionnaires des finances, de négociants et d’aventuriers mais aussi dans celles du roi des français, indique Pierre Péan.
En résumé, l’expédition militaire contre l’Algérie fut donc un «grand hold-up financier» jamais admis. A cela s’ajoutent les génocides jamais révélés ! D’après des historiens, la période d’occupation a fait plus de 5 millions de morts, dont un million et demi, seulement, lors de la Révolution de libération entre 1954 et 1962.
La colonisation française a aussi fait des milliers de disparus et de blessés, des villages entiers ont été détruits, sans parler des ravages des rayonnements causés par les essais nucléaires français menés dans le désert algérien.
La colonisation française de l’Algérie a duré entre 1830 et 1962, les autorités et les historiens algériens affirment que cette période a été marquée par des meurtres de près de 5 millions de personnes, ainsi que des campagnes de déplacement et de pillage des richesses, et du vol de milliers de documents et de pièces archéologiques dont certaines dateraient de l’époque ottomane (1515-1830).
Les responsables français ont répété à plusieurs reprises la nécessité pour l’Algérie de tourner la page de son passé colonial, mais l’Algérie n’a cessé de réclamer à plusieurs occasions la reconnaissance officielle de Paris de ses crimes coloniaux.
Ce qui est évident et sûr, c’est que nos martyrs morts pour une juste cause demeureront immortels pour l’éternité.
T. B.
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