L’homme qui voulait se faire sultan
Une contribution de Mourad Benachenhou – «La corruption n’est pas un symptôme qui peut être traité par lui-même et par des mesures qui lui sont propres, mais plutôt un instrument qui permet au(x) dirigeant/dirigeants de se maintenir et de perpétuer leur pouvoir et leur hégémonie. Elle peut être plus efficace que l’oppression infligée à la société sous différentes formes et que l’asservissement des gens par leur domestication, leur réclusion dans le désespoir de tout changement et leur condamnation à l’appauvrissement. La corruption pénètre partout, elle implique un grand nombre de personnes à des degrés divers, les conduit à se compromettre, ou du moins à l’accepter pour se faciliter la vie. Il y a aussi des couches sociales qui en bénéficient plus particulièrement parce qu’elles collaborent avec les autorités existantes, parfois pour des considérations idéologiques ou pour des affiliations tribales ou communautaires.» (Corruption et Prédation dans l’exercice du pouvoir, préambule Nahla Chahal, Essafir El-Arabi, numéro 1, 2020, p. 10.)
Faut-il encore une fois rappeler le coût du long règne de l’homme qui «voulait se faire sultan ?» car il a tenté d’imiter la dynastie voisine de l’Ouest pour perpétuer, par la corruption généralisée, son pouvoir à travers les siècles et couper avec la longue tradition d’élection des chefs d’Etat algériens, tradition qui date du XVIIe siècle, alors qu’ailleurs régnaient en maîtresses des monarchies héréditaires.
Une mal-gouvernance au coût exorbitant
Sans entrer dans le détail du coût de la mal-gouvernance bouteflikienne dans la période de 2000 à 2019, on ne remettra en mémoire que les trois chiffres les plus importants et les plus informatifs :
1- Au vu des quelque 1 000 milliards de dollars dépensés au cours de ces deux décennies, l’Algérie aurait dû connaître un taux de croissance moyen de ses richesses, estimée en termes de Produit intérieur brut (PIB) égal à 7% par an. La fameuse règle des 7/10 aurait donné en 2020 un PIB égal à quatre fois le PIB de 1999 et permis de multiplier par 3 le revenu moyen par habitant, compte tenu du taux de croissance de la population. Ce revenu moyen aurait dû donc atteindre en 2020 un montant au moins égal à 20 000 dollars par habitant et aurait placé l’Algérie parmi les pays les plus prospères du monde.
2- Les pertes d’investissements, qui peuvent se traduire en surcoûts, s’élèvent pour cette période à 200 milliards de dollars, c’est-à-dire l’équivalent de plus d’une année de Produit intérieur brut (PIB) ou de production de richesses à l’échelle nationale pour l’année 2019.
3- Le nombre d’emplois créés par la masse d’argent investi aurait dû atteindre, pendant cette période, au lieu des 3,7 millions créés, 7,9 millions, c’est-à-dire ramenant le taux de chômage au niveau acceptable de 4% en 2020. Donc, du fait de la mauvaise gestion des deniers publics, 4,3 millions d’emplois n’ont pas été créés.
Les commentaires précédents ne représentent pas une citation complète de l’analyse et des conclusions de l’étude référenciée plus haut ne reprennent que certains des chiffres qu’elle a présentés et ne constituent pas une tentative de résumé de ses conclusions. Ce bref commentaire des conclusions de ce document plus haut ne saurait remplacer sa lecture.
Si donc le pays avait été mieux gouverné, la situation économique et sociale de l’Algérie aurait présenté un tout autre visage que celui qui constitue le cadre de vie du quotidien de l’Algérien moyen. Le pays aurait été sur le chemin de la prospérité partagée par tous, et les multiples problèmes sociaux qu’il connaît auraient disparu, tout comme la position internationale de l’Algérie aurait été mieux assise qu’elle ne l’est maintenant.
Avec une Algérie plus forte économiquement, la montée des menaces régionales aurait-elle été aussi intense qu’elle apparaît maintenant ? Il est évident que la faiblesse attire l’agressivité. Une Algérie plus prospère aurait beaucoup fait hésiter le va-t-en-guerre du proche voisinage occidental avant qu’il s’engage dans des provocations belliqueuses, si ce n’est bellicistes ; il aurait réfléchi à deux fois avant de s’en prendre à l’Algérie, directement et sans précautions diplomatiques, et en intégrant dans son équation une colonie de peuplement théocratique dont les intentions génocidaires, inspirées de la Bible ancienne, ne sont que trop connues.
En fait, l’ex-président a non seulement affaibli les capacités économiques du pays et freiné le chemin de son peuple vers la prospérité, dans une économie de la libre initiative, de l’entreprenariat et de l’innovation, ouvert sur le monde, mais également porté gravement atteinte à la capacité de défense globale du pays contre ses ennemis extérieurs, potentiels ou déclarés. Il a commis une double trahison dont il n’a pas reçu la sanction terrestre qu’il méritait, et ceci restera comme une amère frustration et un sentiment d’humiliation et de déni de justice chez le peuple algérien.
Cet ex-président, qui a régné en maître absolu sur l’Algérie pendant deux longues décennies, chevauchant deux siècles, a rejoint son Créateur sans avoir payé sur cette terre pour ses méfaits contre le peuple algérien, ce qui prouve que dans notre pays le terme «Etat bâti sur des institutions», pourtant solennellement par le fondateur du système politique actuel, il y a plus d’un demi-siècle de cela, demeure un simple vœu pieux, si ce n’est un slogan, dont il reste à démontrer dans les faits qu’il est en voie de concrétisation.
Maintenant que ce défunt dépend du Jugement divin pour sa vie dans l’au-delà, la situation que sa mal-gouvernance, qui a frappé plusieurs générations d’Algériennes et Algériens, est loin d’avoir été dépassée.
L’Algérie est encore dans la page «Bouteflika»
La page «Bouteflika» dans l’histoire de notre pays est donc loin d’être tournée. «Ce qui est passé est mort», proclame le dicton populaire, à condition que ce passé s’efface comme par miracle, une fois que sa source principale ait disparu.
Hélas ! Vingt années de mal-gouvernance ubuesque ne disparaissent pas sans peines et sans souffrances. Tous les maux que vit actuellement le pays sont les résultats de cette mal gouvernance qui continue de sévir car les mauvaises habitudes prises mettent du temps à disparaître.
Nombre de ceux qui ont profité de ce système de pillage généralisé des richesses du pays gardent «pignon sur rue» et continuent, d’une manière ou d’une autre, d’agir sur les rouages du système de prise de décision collective et d’influer non seulement sur ses politiques et ses plans d’action, mais également sur le quotidien de ses actes, de manière plus ou moins furtive, plus ou moins opaque, plus ou moins visible.
Un système économique fondé sur la prédation
Dahou Djerbal décrit avec une précision de neurochirurgien l’état actuel de l’économie de marché «spécifiquement algérienne» où la «tonton-macoutisation» d’éléments des services de sécurité tous corps compris – et la chronique judiciaire apporte une confirmation sans réserve à cette observation – a créé un espace de non-droit et de non-Etat qui a permis la montée en puissance d’une classe de «milliardaires-minute» dont au moins l’un d’eux a même fait la «liste Forbes» et déclare une richesse quatre fois plus élevée que celle de l’ex-président des Etats-Unis, et deux fois plus élevée que celle du «commandeur des croyants» alaouite. Voici ce qu’écrit ce chercheur académique : «Les politiques de dénationalisation et de dérégulation vont démultiplier et surtout privatiser les monopoles étatiques en aidant, par transfert et conversion de fonds publics, à la formation de nouvelles oligarchies prédatrices.
Nous voilà donc devant une situation où la proximité par rapport aux sphères de décision, la prédominance de l’Etat dans la production et la distribution des biens et services vont créer une véritable rente, source de richesse quasi illimitée. D’où les tentatives systématiques de capture de l’Etat. Les politiques de dénationalisation et de dérégulation vont démultiplier et surtout privatiser les monopoles étatiques en aidant, par transfert et conversion de fonds publics, à la formation de nouvelles oligarchies prédatrices.
Certains secteurs stratégiques sont évidemment convoités car ils permettent une accumulation primitive du capital à un rythme rarement égalé dans l’histoire. Ces acteurs nouveaux vont évoluer dans un monde dépourvu des contraintes légales, voire morales. Cela a été le cas des oligarques russes dans le secteur pétrolier. C’est aussi le cas des oligarques apparus en Algérie durant la période de quasi-guerre civile qu’a connue le pays dans les années 1990. L’affaiblissement de la force de la loi par des interprétations abusives ou des décrets et autres arrêtés successifs, les contournements généralisés des règles fiscales et légales par des dispositifs d’exception permettent aux nouveaux propriétaires des richesses du pays de maintenir ou d’accroître leurs profits. Ils n’ont bien sûr aucun intérêt à demander le renforcement des institutions et l’installation de l’Etat de Droit.» (Dahou Djerbal dans La Corruption comme système de pouvoir en Algérie op. cit. p.37.)
On ne peut concevoir une nouvelle politique économique, toutes dimensions incluses, y compris les subventions aux produits de grande consommation, la libération des initiatives privées, la diversification de l’économie, la politique monétaire, l’endettement extérieur, etc. si l’on ne fait rien pour faire disparaître cet espace de non-droit et de non-état et donc redimensionner ces «oligarques prédateurs» en fonction de leur apport réel à la prospérité du pays, et non de leur proximité avec les centres de pouvoir.
Un exercice théorique vain et voué à l’échec
C’est l’économie algérienne dans sa situation actuelle, avec ses dérives visibles à l’œil nu, qu’il faut restructurer, non une économie théorique abstraite. Le désordre monétaire actuel, évident à travers l’accélération de l’inflation, liée à tort et quasi exclusivement à l’augmentation des prix sur les marchés internationaux, prouve que la menace de ces «rentiers milliardaires hors la loi» est encore une réalité qui n’a pas été enterrée avec celui qui leur a permis de prospérer outrageusement au détriment des intérêts tant économiques et politiques que sécuritaires de la collectivité nationale.
Il y a, semble-t-il, unanimité sur le fait que l’économie algérienne est en crise grave, mais divergence sur les causes de cette crise, et les remèdes à y apporter. Et il apparaît, à travers certaines déclarations en provenance de cercles de décision, que l’on veuille s’acheminer vers des correctifs superficiels à la dérive que connaît l’économie algérienne, et que l’on veuille pousser à une opération de «blanchissement» des biens visiblement mal acquis, sous le couvert du slogan de la libéralisation et de l’ouverture économique, comme si l’Algérie avait encore une économie administrée, ce qui est tout simplement faux, et les statistiques sont là pour le prouver.
Le problème n’est pas celui des entreprises publiques qui, faut-il le souligner, sont gérées de manière autrement plus transparente que les «groupes et alia» des nababs privés, tiennent leur comptabilité de manière rigoureuse, payent leurs impôts, garantissent à leur travailleurs tous les droits sociaux et syndicaux, effectuent leurs transactions en devises en conformité totale avec la réglementation de la Banque centrale, emploient plus de cadres universitaires hautement qualifiés et contribuent au fameux transfert de technologie.
De plus, lorsque l’Etat restructure financièrement ces entreprises, il ne fait que les dédommager des multiples contraintes de tout ordre qu’il leur fait subir : depuis l’obligation de fonctionner en sureffectif pour lutter contre le chômage ou recruter des enfants de la nomenklatura, en passant par la fixation de prix de leurs produits qui ne couvre même pas leurs coûts moyens de production, que serait-ce leurs coûts marginaux servant de référents dans la fixation des prix de vente, sans compter les créances que ces entreprises possèdent envers l’Etat, qui, pour réduire son déficit, choisit simplement de ne pas les payer pour les services qu’elles lui rendent.
Les entreprises ne sont des gouffres financiers que parce que l’Etat les gère comme des instruments de sa politique sociale et des annexes de son budget. C’est la gestion opaque des finances publiques et l’incohérence dans la politique globale envers les entreprises supposées à caractère économique, commercial et industriel, qui aboutit à un déséquilibre constant des finances des entreprises publiques et conduit l’Etat à prendre les mesures de remédiation envers elles, dans la logique de sa conception du rôle de ces entreprises. Si elles avaient été gérées comme des entreprises totalement autonomes, l’Etat se comportant avec elles comme il doit se comporter avec des entreprises privées, il n’y aurait jamais eu besoin de les «assainir». Quand l’Etat assainit les entreprises publiques, il ne fait que les payer pour les services extra-économiques qu’il leur demande de lui prêter et qui obèrent leur équilibre financier. Il ne fait que les compenser des missions additionnelles qu’il leur impose soit légalement, soit dans le cours de ses propres objectifs et/ou missions. Ce ne sont pas des cadeaux ou des «aides» qu’il leur dispense, sans contrepartie de leur côté.
De l’autre côté, quelles qu’aient été l’ampleur de la mal-gestion de ces entreprises publiques, mal-gestion dont l’Etat porte une responsabilité majeure, jamais ces actes n’ont abouti à la saignée généralisée en devises fortes exportées illicitement qu’a constitué la libéralisation prédatrice entretenue, sous couvert d’encouragement à la liberté d’entreprise, par les «grosses pointures» qui dominent actuellement le paysage économique du pays, détiennent le monopole de fait de certains produits soutenus par le budget de l’Etat, et constituent un Etat dans l’Etat, agissant en dehors de toute légalité, et allant même à se payer le luxe dispendieux de jouer aux «redresseurs d’entreprises étrangères en faillite, à la manière de feu Bernard Tapie, qui, lui, agissait dans l’espace d’un Etat de droit et a connu des déboires avec la justice de son pays pour avoir oublié cela.
Le gouffre financier creusé par les prédateurs est incalculable
Le gouffre financier des «entreprises privées» est autrement plus important et plus nocif que le prétendu «gouffre financier des entreprises publiques» dont les médias rabattent les oreilles de leurs clients à longueur d’année, et qui, lui, a des origines clairement établies, et est fondé sur des comptes tenus avec précision, non falsifiés, et donc est aisé à déterminer. Et lorsque ces entreprises publiques présentent à leurs banques des dossiers de demande de découvert ou de crédits, sous quelque forme que ce soit, elles présentent des documents établis dans la transparence et des évaluations comptables vérifiables.
Quand ouvrira-t-il le dossier malsain des «crédits de complaisance» à coup de milliards de dinars, et des transferts de devises à partir des réserves de change officielles de l’Etat, octroyés à ces faux «capitaines d’industrie» par les banques publiques ?
Bref, ces entreprises publiques, actuellement vouées aux gémonies, activent dans le cadre de l’Etat de droit, tandis que les «nouveaux milliardaires» mènent leurs activités dans l’opacité la plus totale et se payent des possessions de grand luxe, du yacht à l’avion privé et au palace royal et des investissements de tous types et de toutes dimensions dans les économies avancées, comme des comptes en banques dans les «paradis fiscaux», tout en bénéficiant de l’impunité et de la protection des services de sécurité et jouissant des différentes subventions, exonérations fiscales, taux d’intérêt réels négatifs, taux de change sur-évalués, subventions aux salaires sous forme de soutien aux prix des produits de première nécessité, subventions à l’énergie, absence de facturation pour les transactions en gros, sous-facturation des exportations et surfacturation des importations, tromperie dans la composition des produits distribués ou fabriqués, fraude à l’assurance, répression des libertés syndicales pourtant inscrites dans la Constitution, accès aux crédits des banques publiques sur la base de dossiers fictifs surévaluant leurs actifs et présentant des documents comptables falsifiés, etc.
Taper sur les doigts de ces prédateurs, à l’occasion d’allocutions officielles et solennelles, n’est ni utile ni suffisant. Les entreprises publiques travaillent dans un cadre légal transparent et que leurs responsables ne peuvent violer sans risque de se retrouver devant la justice, leur objectif est de servir les intérêts de la collectivité nationale. Les prédateurs n’ont d’autre objectif que de s’enrichir et, par définition, n’ont pas de patrie.
Que ceux qui possèdent des investissements à l’étranger en biens meubles et immeubles, en usines et en comptes en banque, payés par la fraude et l’exportation illicite de capitaux en milliards de dinars, ne s’offusquent pas qu’ils soient qualifiables d’apatrides !
En conclusion
A l’examen du cheminement que prend la gouvernance dans le pays, on tire l’impression d’une démarche plus ou moins hésitante, d’une certaine opacité dans la vision, et , en même temps, d’une audace verbale qui laisse espérer plus de vigueur dans la prise en charge des problèmes hérités de la néfaste période «bouteflikienne», maintenant partie intégrante de l’histoire du pays, quel qu’ait été le cérémonial adopté pour conduire l’ex-président – jamais déchu de ses titres comme l’aurait exigé la juste rétribution de ses actes en ce bas monde– à sa dernière demeure.
L’Algérie est atteinte d’un cancer, qu’on refuse de reconnaître, et qui est celui de la montée en puissance, sous haute protection officielle, d’une race de prédateurs qui veulent se voir garantir non seulement l’impunité, mais également leurs richesses mal acquises. Ce sont eux les «cellules malignes» de ce cancer qui ronge l’économie et l’a plongée dans un désordre de plus en plus incontrôlable.
On attend des autorités publiques plus de clarté et plus de résolution dans leur démarche économique.
Nul ne peut être contre la libre initiative privée comme moteur de croissance.
Le fait est que la libéralisation à tout vent de l’économie algérienne n’a été mise en œuvre que pour justifier et couvrir le pillage des ressources publiques au profit d’une race d’entrepreneurs qui n’ont rien de la description schumpétérienne.
Ils ont innové, certes, mais dans le mode de prédation, et leur enrichissement s’est fait par l’appauvrissement général de la population, prouvant par là que leur richesse provient, non de leurs activités de production, mais d’un système de distribution de rente qui les a privilégiés et qu’ils ont accaparée avec la protection rapprochée et la complicité active et intéressée de ceux qui étaient censés veiller à la sécurité du pays et au respect de la légalité étatique.
On attend plus que des procès et des déclarations publiques tonitruantes – qui, d’ailleurs, ne débouchent sur aucune action concrète s’attaquant directement aux cellules malignes – pour se convaincre qu’il y a une volonté ferme de transformer l’économie algérienne en une vraie économie de marché fondée sur une rationalité sans faille et couvrant tous les aspects de la gestion saine des ressources du pays, et donnant aux vrais producteurs de richesses la place qu’ils méritent dans la distribution de ces richesses, sans autre intervention que les mécanismes du marché.
La bravoure verbale ne peut alors être qualifiée que de bravades qui révèlent autant l’impuissance que la complicité, surtout qu’est affichée l’intention de négocier avec les prédateurs, ce qui constitue – comble du paradoxe en contradiction avec la volonté déclarée de restructurer l’économie sur des bases rationnelles – une reconnaissance juridique de la légalité et de la légitimité de leurs fortunes visiblement et ostensiblement, preuves à l’appui-mal acquises.
Jusqu’à quand les actes vont-ils contredire les engagements écrits et les paroles, au grand des intérêts matériels et moraux du peuple et de l’Etat algériens, tout comme de la sécurité intérieure et extérieure du pays ?
Finalement, la solution n’est pas d’imposer, ni de taxer les biens mal acquis ; restons donc dans la logique de «blanchiment officiel» de ces actes de prédation. Les biens mal acquis, et payés, d’une façon ou d’une autre, sur les richesses procurées par les hydrocarbures, ressortissent d’une action de restitution, qui n’est ni confiscation ni nationalisation, mais juste retour au propriétaire légal, c’est-à-dire la collectivité nationale, pour ne pas dire la nation.
On attend donc plus de clarté et de cohérence dans ce vaste chantier de redressement de l’économie nationale. Les pansements, par-ci par-là, ne sont ni convaincants ni efficaces. La méthode «Coué» dans une époque de crise grave n’a rien de rassurant, car elle laisse pointer le caractère superficiel de l’appréhension de la gravite de cette crise qui, maintenant, s’accompagne d’une situation géopolitique de plus en plus menaçante !
M. B.
Ndlr : Le titre est de la rédaction
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