Umma et Tamazgha : une liaison indécente
Une contribution de Slim Bensali – La folie des grandeurs ouvre, parfois, la voie de la notoriété et de la gloire mais, souvent, elle emporte vers la déchéance et la décadence. C’est une caractéristique à double tranchant qui se conjugue, parfois, avec l’audace et la maîtrise, mais souvent, avec la bêtise et la sottise. Elle permet à certains, perspicaces et clairvoyants, de franchir la grande porte de l’histoire, comme elle envoie ceux en manque d’aptitudes et de moyens de leurs ambitions vers la poubelle de cette même Histoire. Du monarque aveuglé et président obscurci, aux simples militants ou opposants faussement glorifiés ou aveuglement suivis, nombreux sont ceux qui l’ont désespérément tenté. Peu d’entre eux s’en sont sortis vantés et glorifiés, tandis que la plupart ont fini malmenés et assombris. Les pratiques et les moyens sont, pour ainsi dire, toujours les mêmes : dompter et dresser en usant de la main de fer pour ceux possédant déjà les manettes du pouvoir, ou travestir des idéologies ou des pensées sur lesquelles pouvoir s’appuyer pour ceux rêvassant de commander.
N’ayant pas pu arriver aux sommets, et pour satisfaire leur ego et atteindre la notoriété, certains de chez nous n’ont rien trouvé de mieux que de pousser leurs divagations – conditionnés par leur psychopathie et leur schizophrénie – jusqu’à ambitionner à surpasser ou fantasmer à disloquer la notion de notre Etat-nation et de ne plus se contenter de ce territoire, reconnu depuis longtemps par une population qui a, maintes fois, révolutionné et guerroyé pour le définir et le délimiter, l’exploiter et l’entretenir, et à travers lequel, s’exprimer.
Il y a eu les islamistes qui, dans leur quête du pouvoir, n’avaient comme moyens que d’user et abuser de la croyance divine à laquelle est attachée cette population, depuis que ses lointains aïeux l’avaient adopté. S’ériger en défenseur de cette brave croyance, utilisant sa captivante et unificatrice capacité, sans manquer de la travestir et de l’accoutrer à leurs funestes desseins pour dompter et dresser la communauté, était pour eux leurs essentiels atouts et leurs privilégiés arsenaux. Travestir la religion, pour arriver à leurs fins et accaparer les manettes du pouvoir était, selon leur misérable idéologie, légitime et ne demandait pas une quelconque justification.
Arme à double tranchant, pouvant être utilisée pour éveiller les consciences comme pour les assoupir et les engourdir, selon l’orientation de son application, cette religion a été poussée à l’extrême dans son côté le plus aiguisé par ces énergumènes assoiffés de pouvoir et avides de gloire. Ayant trouvé face à eux des patriotes vaillants, indomptables et imbattables, qui les ont combattus et repoussés dans leurs terrières, leur projet a échoué et n’avait trouvé preneur dans cette société. Incapables de digérer leurs échecs, ils font recours actuellement à leurs résidus, vulgaires et sinistres réfugiés d’outre-mer dont certains parmi eux ont les mains tachées de sang et qui, pour amadouer et tromper leurs hôtes étrangers, ont facilement tronqué en costume-cravate leurs broussailleuses barbes et leurs médiévaux habits.
Dans leur tentative de revenir au-devant de la scène, ils n’hésitent guère à dénigrer cet Etat-nation et promouvoir l’idée de le surpasser et l’immerger dans cette notion d’umma ; ce concept englobant des territoires plus vastes et plus grands, des rivages de l’Euphrate aux abords des Tenerife. Bien qu’ils soient natifs de cette contrée, ils ont accepté d’être ordonnés et commandés par des forces externes qui ont pour sultan, présentement, un Ottoman avéré, et d’être financés et parrainés par un commandeur des croyants, paradoxalement coquin, sacripant et délirant. Une idée dangereuse qui fera dans son application disparaître et à perpétuité l’Etat et la nation.
Il y a eu aussi les identitaires, faisant partie de cette catégorie de notre population qui n’a jamais cessé de revendiquer son unique paternité sur l’identité originelle de cette société. L’Etat-nation, né du fruit de la glorieuse Révolution pour l’indépendance, n’a jamais fait de distinction de races ou d’ethnies dans ses principes fondateurs. Il met, au contraire, dans un même panier toute cette mosaïque multiculturelle, multiethnique et multilinguistique qui compose et forme cette société. Dans leurs tentatives d’arriver au pouvoir et de se couvrir de gloire, ces identitaires ont joué, avec habilité et tricheries pour s’attirer le maximum de courtisans et laudateurs, sur la fibre régionale et ethnique et n’ont pas hésité à utiliser son côté linguistique comme cheval de Troie pour arriver à leur inavouée fin.
Rébellions et soulèvements ont agrémenté leurs revendications et décoré leurs réclamations pendant des décennies. Ayant trouvé face à eux un pouvoir de tradition conservatrice basée sur les recommandations unificatrices de notre glorieuse Révolution qui les a chassés et combattus. N’ayant pas réussi dans leurs maléfiques desseins, certains parmi eux qui n’ont jamais digéré leurs infertiles et infructueuses démarches – et pour satisfaire leur propre ego – se sont embarqués dans une sinueuse aventure dont la tête émerge dans une nauséabonde odeur de séparatisme et la queue baigne dans un écœurant parfum de division et de dislocation de l’Etat-nation.
Pour camoufler leur idée de division de la patrie et ne pas alerter la conscience de la population, ils ont poussé leur divagation jusqu’à se dissimuler derrière la promotion de la notion de Tamazgha ; ce fantasme ethnico-racial millénaire dans sa philosophie et qui s’étend de la haute Egypte jusqu’aux abords des Tenerife. Bien qu’ils soient natifs de cette contrée, ils ont accepté d’être ordonnés et commandés par des forces externes qui ont pour commandeur, présentement un sioniste avéré, et d’être financés et parrainés par ce même commandeur des croyants, paradoxalement coquin, sacripant et délirant. Une idée dangereuse aussi qui fera dans son application, disparaître et à perpétuité, l’Etat et la nation.
Les uns immergent cet état-nation et sa population dans la notion de la umma, selon une unification purement religieuse, tandis que les autres le disloquent et le démembrent à travers la notion de Tamazgha et selon les origines ethnico-raciales de sa population.
Ferhat Mehenni et Larbi Zitout, le MAK et Rachad, ces sinistres promoteurs de ces deux diaboliques entités et les ignares qui les suivent aveuglement dans leurs délires ont vendu leur âme à Satan, et se sont rassemblés et conglomérés dans une liaison indécente et contre-nature, menaçant l’existence et le fondement même de notre Etat-nation. Deux entités et deux pensées à combattre jusqu’à les anéantir, comme ce fut le cas des sanguinaires islamo-terroristes des années de braise.
S. B.
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