Attentat du Bataclan à Paris : le père d’une victime accuse le pouvoir français
Par Nabil D. – Le père d’une victime de l’attentat meurtrier de 2015 à Paris accuse ouvertement l’armée et le pouvoir politique français de complicité avec les terroristes. Dans un long témoignage devant le juge, Patrick Jardin a affirmé que «six ans après cette tragédie, [je] n’arrive toujours pas à comprendre comment des militaires armés, en faction devant le Bataclan, ont pu rester inertes et insensibles aux cris d’effroi et aux appels désespérés des victimes. Les ordres ont eu raison de la conscience». «J’espère que le matin, ils peuvent encore se regarder dans la glace !» a-t-il ajouté.
L’ancien parachutiste à la retraite a estimé que les ordres ont vraisemblablement émané du gouverneur de Paris, «le général d’opérette Bruno Leray, incarnation parfaite de la déconnexion totale de la haute administration vis-à-vis de la réalité, confite dans les procédures que dénonçait Manuel Valls et qui ne visent qu’une seule chose : construire son irresponsabilité tout en conservant les avantages de la situation», a-t-il poursuivi, pointant clairement une attitude égoïste de la classe dirigeante française plus préoccupée par la carrière que par la sécurité des Français.
«Puisqu’on parle de l’armée, je suis extrêmement surpris d’une chose : on a entendu jusqu’à présent beaucoup de témoignages de policiers, d’enquêteurs, et personne n’a parlé des gendarmes du 31/7 de Reims affectés initialement à la protection du Premier ministre qui, à l’époque, habitait à 400 mètres du Bataclan. Entendant les coups de feu, ils entreprirent de faire colonne vers le lieu du drame armés avec leur Famas ; un avocat, maître Jean Sannier, affirme même que ces militaires avaient réussi à extraire un otage du Bataclan quand on leur a demandé de rebrousser chemin», a fait savoir le témoin dans le procès du terroriste Salah Abdeslam. «Qui est ce on ?» a-t-il interrogé, avant d’ironiser : «Bien évidemment, on ne sait pas qui et on ne saura jamais.»
«Ces militaires ont d’ailleurs reçu la médaille de la sécurité intérieure puis envoyés en Nouvelle Calédonie… Peut-être pour qu’ils évitent de parler ?» a-t-il renchéri, en ne cachant pas sa colère que le temps n’a pas atténuée. Se référant au témoignage d’un membre du RAID, un corps d’élite de la police française, Patrick Jardin ne comprend pas pourquoi ces derniers, qui s’étaient présentés ce jour-là, «spontanément dans leur base, se sont équipés et se sont armés» mais «ont attendu jusqu’à deux heures du matin dans leurs camions» sans recevoir l’ordre d’intervenir. «En fait, j’ai compris qu’on était dirigé par des couards incompétents, sans honneur», a-t-il pesté. «Des victimes, des morts et des blessés, ils s’en moquent totalement. La seule chose qui les intéresse, c’est leur réélection», a-t-il fait remarquer, en reprochant à l’ancien président François Hollande d’avoir donné l’ordre de bombarder la Syrie tout en faisant montre de «négligence avec la sûreté des Français qui est un droit fondamental». «Comment aussi expliquer la remise de la Légion d’honneur au prince d’Arabie Saoudite le 8 mars 2016 quand on sait que ceux qui ont financé ces attentats sont l’Arabie Saoudite et le Qatar ?» s’est-il indigné.
«Ces gens me donnent presque autant envie de vomir que ceux qui sont dans le box aujourd’hui ; ils ne valent pas beaucoup mieux et ce n’est surtout pas une question d’appartenance à tel ou tel parti politique puisque cela fait 40 ans que cela dure !» s’est insurgé le père d’une victime parmi les 130 personnes tuées froidement alors qu’elles assistaient à un concert, en reprenant à son compte une déclaration du juge Marc Trévidic, ignorant sans doute que ce dernier fait partie de la fanfare du «qui tue qui» qui a permis aux terroristes islamistes de commettre leurs crimes sur le sol français en toute quiétude, dirigée par les chefs d’orchestre Patrick Baudoin et François Gèze.
N. D.
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