Le régime saoudien va autoriser l’alcool sur la terre des Lieux saints de l’islam
Par Nabil D. – Le régime saoudien va autoriser la commercialisation et la consommation des boissons alcoolisées dans le royaume, indiquent des sources médiatiques. Il s’agit, pour les Al-Saoud, de rentabiliser le site touristique de Neom, un projet de ville futuriste située au nord-ouest de l’Arabie Saoudite, près de la Jordanie, de l’Egypte et d’Israël, en attirant les touristes occidentaux. Désormais, l’argent passe avant la religion, depuis que le prince héritier, Mohammed Ben Salman, a accaparé le pouvoir réel dans le pays.
Le régime saoudien a opéré une ouverture timide avec la bénédiction du roi Salman, 86 ans, qui a lâché les rênes et les a confiées à son fils, créant ainsi une crise larvée au sein de la famille royale, laquelle s’est manifestée lorsque le jeune prince a enfermé dans un hôtel de luxe des membres du clan auxquels il a exigé de restituer leur fortune acquise, selon le régime, par des voies illégales. La consommation d’alcool sera autorisée conformément à un décret royal qui serait en voie d’être promulgué. Un revirement, explique-t-on, rendu nécessaire par le besoin de rendre attractive cette Silicon Valley saoudienne d’une superficie de 26 000 km2 et dont le coût astronomique atteindra plus de 500 milliards de dollars.
Non seulement cette nouvelle orientation des autorités politiques saoudiennes feront jaser les responsables religieux, dont une bonne partie a été réduite au silence sous la menace, mais ce projet pharaonique a provoqué des remous car il obligera quelque 20 000 membres d’une tribu qui occupe le sol à quitter ce territoire qu’elle occupe depuis des siècles. Elle fera également réagir la communauté musulmane du monde entier qui suit avec une grande inquiétude l’évolution de la politique suivie par les «gardiens» des Lieux saints de l’islam, d’autant que des informations confirmées indiquent que Riyad compte normaliser ses relations avec Israël sans révéler la date, se contentant, d’après des sources médiatiques israéliennes, de rassurer l’Etat hébreu de son soutien total au processus entamé par les Emirats arabes unis. L’Occident, lui, applaudit des deux mains ces changements qui mettront fin, espère-t-il, à la doctrine wahhabite.
Cette terre d’islam, qui accueille chaque année des millions de musulmans qui s’y rendent pour accomplir le rituel du grand et du petit pèlerinages, sera maculée par une impureté majeure, quand bien même la nouvelle ville sera loin de La Mecque. Cependant, le régime saoudien semble ne pas avoir trop le choix. Il est obligé de suivre à la lettre ce que lui dicte son «allié» américain : les dollars d’abord, la piété après.
N. D.
Comment (40)