Goudjil répond aux semeurs de division à partir des montagnes du Djurdjura
Par Nabil D. – Le geste hautement apprécié intervient au lendemain d’une conférence animée au siège du Conseil de la nation, la veille de la célébration du 1er Novembre, durant laquelle il a dénoncé certains concepts hérétiques inventés par des cercles malveillants aux fins de semer la discorde entre Algériens. C’est moins en président du Sénat qu’en sa qualité d’ancien combattant dans les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale que le nonagénaire Salah Goudjil s’est rendu en Kabylie pour fêter cette date aux côtés du fils du colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda. Tout un symbole.
«Cet Etat doit appartenir à tous les Algériens, il doit être notre akham (maison en kabyle, ndlr) à tous !» s’est exclamé l’ancien ministre sous Chadli Bendjedid, natif de Batna, dans l’est du pays. «Nous devons tous participer à cet Etat et nous devons tous le sauvegarder», a-t-il insisté, en invitant les Algériens à distinguer entre Etat et pouvoir qui «change d’une ère à une autre, tandis que l’Etat ne change pas». «C’est cet Etat, dans cette période sensible, nous, en tant que moudjahidine, nous exhortons nos jeunes pour qu’il ne soit plus jamais ébranlé avec le changement des gouvernants», a-t-il dit.
«L’Etat que nous devons construire doit appartenir à tous les Algériens», a persisté Salah Goudjil qui a renouvelé son appel, en son nom et au nom des cadres, des politiques et des moudjahidine, pour que les jeunes «contribuent à la construction de cet Etat pérenne». «Nous aurons ainsi réalisé la volonté des martyrs car chaque chahid, avant de rendre l’âme – j’ai personnellement entendu cela chez de nombreux compagnons d’armes –, demandait qu’on prît soin de l’Algérie, ne se souciant pas du sort de ses propres enfants ou de ses proches, mais de l’Algérie tout entière», a souligné le président du Conseil de la nation, qui a démontré ses qualités de tribun une fois sorti des formules consacrées auxquelles il était jusque-là astreint dans le cadre de ses fonctions officielles.
«C’est ce message dont nous sommes porteurs : prendre soin de l’Algérie», a martelé ce membre du FLN qui a soutenu la candidature de Mouloud Hamrouche à l’élection présidentielle de 1999, puis celle d’Ali Benflis en 2004 contre Abdelaziz Bouteflika. «L’Algérie n’est pas un pays quelconque», a-t-il renchéri devant un parterre de citoyens venus écouter ce que l’hôte des Aurès est venu dire aux habitants du Djurdjura. «Je réitère mon appel que j’ai lancé lors de ma récente intervention au Conseil de la nation à nos frères de cette région, pour veiller à l’unité du pays», a-t-il conclu.
Salah Goudjil a remis en cause le concept hérétique de novembrisme-badissisme [en référence au membre fondateur de l’association des oulémas, Abdelhamid Ben Badis], en affirmant que la lutte armée n’était l’apanage de personne, en réponse aux semeurs de haine de part et d’autre, à l’image de la députée raciste Naïma Salhi et ses acolytes, et du MAK, le mouvement séparatiste de Ferhat Mehenni, désormais classé organisation terroriste, lesquels ont tenté, en vain, de faire se soulever les Algériens les uns contre les autres en exacerbant les sensibilités d’ordre ethnique et les différences linguistiques.
N. D.
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