Rabat ânonne et admet son implication dans l’assassinat des trois Algériens
Par Abdelkader S. – Deux médias, l’un français, l’autre saoudien, ont volé à toute barde au secours du régime monarchique de Rabat pour l’absoudre du crime qu’il vient de commettre contre trois camionneurs algériens, tués par un tir de drone. L’AFP et Al-Arabiya font parler deux sources marocaines anonymes, l’une «de haut rang» et l’autre «informée», qui nient en bloc l’implication du Maroc dans l’attaque qui a eu lieu au plus près de la frontière mauritanienne. Les arguments de ces deux responsables marocains sont tirés par les cheveux et rappellent ceux d’un accusé qui, dans son box, multiplie les versions pour convaincre le juge de son innocence mais ne fait qu’aggraver son cas.
Ainsi, selon l’interlocuteur de l’agence de presse française, l’Algérie chercherait à provoquer une confrontation armée avec le Maroc qui prône, lui, la voie «pacifique». «Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionales», se serait confessée cette source, qui qualifie le communiqué de la présidence de la République d’«accusations gratuites». Le média officiel français, comme de coutume, inverse les rôles et insinue captieusement que c’est le pays dont trois ressortissants viennent d’être lâchement assassinés qui est le bourreau et l’auteur du crime abject la victime, en faisant dire à sa source marocaine que «si l’Algérie souhaite entraîner la région (bien la région, ndlr] dans la guerre, à coups de provocations et de menaces, le Maroc ne suivra pas».
La source marocaine jure ses grands dieux que le Maroc «n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations». Et de désigner le «coupable» : l’armée sahraouie (sic). La source qui s’est confiée au média saoudien raconte une autre version tout aussi saugrenue : les camions auraient sauté sur une charge explosive pendant qu’ils traversaient un terrain miné. Mieux, les poids-lourds algériens «transportaient du matériel militaire pour le Front Polisario», cependant que «l’usage par les troupes marocaines de drones a changé le rapport de force». Comprendre en faveur d’un Maroc dépendant à 97% de son «ennemi» de l’Est dans ses approvisionnements en gaz naturel et qui en est privé depuis le 31 octobre, à minuit sonnant. Argument fallacieux qui dévoile la raison de l’acte ignoble perpétré par le Makhzen contre trois citoyens civils algériens dont le métier était de convoyer des marchandises vers la Mauritanie depuis les facilitations consenties par les autorités des deux pays pour renforcer leurs échanges commerciaux. Ce qui a grandement affecté les intérêts du régime marocain et de ses alliés.
L’Algérie a promis de ne pas laisser cette agression sans une réaction à la hauteur de la gravité de l’acte hostile dont le belliqueux régime de Mohammed VI vient de se rendre coupable, alors qu’aucune réaction officielle – en tout cas, à l’heure où nous rédigeons ces lignes – n’est venue de Rabat qui se mure dans un silence suspect.
A. S.
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