Ramtane Lamamra : l’assassinat de trois Algériens par le Maroc est un «acte délibéré»
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a réaffirmé, mercredi à Alger, que l’assassinat de trois ressortissants algériens par les autorités marocaines suite au bombardant de leurs camions sur l’axe routier Nouakchott-Ouargla est un «acte délibéré» de provocation contre l’Algérie, rapporte l’APS.
«Selon tous les facteurs disponibles, il s’agit d’un acte délibéré de provocation contre l’Algérie, au mépris du droit international», a indiqué le chef de la diplomatie algérienne lors d’une conférence de presse en marge de la clôture de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes, qui s’est tenue sous le thème «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle».
«Il est clair que ces dernières semaines, il y a eu une volonté des autorités marocaines et de leurs alliés d’étendre le conflit militaire au-delà de la zone dans laquelle se produisaient les opérations militaires auparavant, autour et à l’intérieur du mur» de sable, soutient le ministre.
Selon Lamamra, cet acte «intervient dans le prolongement de l’extension de l’occupation militaire marocaine de la zone d’El-Guergarat, en violation des accords de cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)».
Si le SG de l’ONU et certains membres du Conseil de sécurité ont considéré les tentatives des Sahraouis de bloquer la brèche illégale d’El-Guergarat comme obstruction du trafic commercial, en dépit du fait qu’elle soit située dans une zone-tampon interdite à l’activité civile et militaire, ils doivent également appliquer cette doctrine sur les passages traversant les territoires sahraouis libérés vers la Mauritanie, dira-t-il en substance.
Le chef de la diplomatie algérienne déplore le fait qu’aujourd’hui, «dans cette fuite en avant de la part des autorités militaires marocaines, on utilise des armements sophistiqués pour verrouiller et bloquer d’autres passages entre la République islamique de Mauritanie et le territoire libéré du Sahara Occidental».
«Il est clair que cette fuite en avant complique davantage la mission du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU et est plus ou moins encouragée par le côté marocain après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution sur le renouvellement du mandat de la Minurso», assure Lamamra.
A cet égard, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que la récente résolution du Conseil de sécurité «est ni équilibrée ni orientée vers l’action ni suffisamment correcte pour donner une chance à un processus de paix qui est mis à mal par la fuite en avant des autorités marocaines».
«L’Algérie assumera pleinement ses responsabilités dans la protection de ses ressortissants et de leurs biens dans cette région qui n’est pas sous souveraineté marocaine», a-t-il notamment souligné.
R. N.
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