Pourquoi la visite de Najla Bouden à Alger fait mal à Ennahdha et à Marzouki
Par Nabil D. – Etrange réaction de certains médias tunisiens au lendemain de la visite éclair de la cheffe du gouvernement tunisien à Alger. Selon eux, Najla Bouden n’a pas eu droit à suffisamment d’égards de la part de ses hôtes et, surtout, des médias algériens qui lui auraient réservé «à peine quelques lignes» et une «petite vidéo de la Télévision officielle». La Tunisie serait, lit-on encore, un «faire-valoir» qui «fait très mal» et «devrait inciter les citoyens tunisiens à méditer sur leur triste sort». Article commandé ? Sans aucun doute, tant l’invitée tunisienne d’Aymène Benabderrahmane a été accueillie comme il se doit par son homologue algérien et reçue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, après son court déplacement dans notre pays.
La presse a accordé à l’événement la place qui lui revient, dans ce contexte marqué, comme l’ont rappelé, à juste titre, ces mêmes médias tunisiens, par des tensions avec Rabat et Paris. Le coup vient-t-il des Frères musulmans tunisiens chassés du Parlement et du gouvernement par le président Kaïs Saïed ? Emane-t-il du suppôt des Qataris, Moncef Marzouki, qui semble n’avoir toujours pas gobé que le «printemps arabe» ravageur dont il est un des instigateurs ait échoué dans cette Algérie dont la «stratégie» consiste à «diversifier les options et partenaires dans la sous-région, suite aux bisbilles avec la France, qui s’ajoutent à l’animosité avec le Maroc».
Ces médias regrettent, par ailleurs, que rien n’ait filtré des entretiens que l’envoyée spéciale de Saïed a eus avec ses interlocuteurs à Alger. C’est aussi, sans doute, cela qui énerve outre-frontière où ces chroniqueurs indignés disent ne pas se contenter de «spéculations» suite à cette visite de quelques heures. «Fin de l’histoire», pour paraphraser un de ces journaux tunisiens, Marzouki et Ghannouchi sont «restés sur leur faim», eux qui auraient préféré qu’Alger fermât ses portes à la cheffe du gouvernement et soutînt la démocratie post-Ben Ali chez ce voisin de l’Est qu’Ennahdha et l’ancien président tunisien s’apprêtaient à livrer aux jeunes princes du Golfe.
N. D.
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