La monarchie agonise : les Marocains retirent leur allégeance à Mohammed VI
Par Kamel M. – Les Marocains n’en peuvent plus du régime monarchique qui les opprime depuis son instauration par le maréchal Hubert Lyautey, premier résident général du protectorat français au Maroc en 1912. Ils le disent ouvertement via les réseaux sociaux. «Nous refusons de faire allégeance à Mohammed VI qui nous asservit et fait de nous des esclaves !» crient ces Marocains qui affirment ne pas avoir peur d’être emprisonnés ou assassinés par les barbouzes du Makhzen. «Nous sommes déjà dans une tombe à ciel ouvert et nous sommes déjà dans une prison», défient-ils en désespoir de cause.
Ces appels à la chute du pouvoir alaouite sont concomitants à des manifestations gigantesques qui touchent toutes les régions du Maroc, et non plus le nord uniquement. Si le facteur déclencheur est la cherté de la vie et le pass sanitaire obligatoire, la véritable cause de ce soulèvement, jusque-là pacifique, est la normalisation avec l’entité sioniste qui a été dénoncée en son temps par les citoyens marocains mis devant le fait accompli par leur roi, autoproclamé commandeur des croyants. Les opposants majoritaires à cette soumission de Rabat au gouvernement israélien se réfèrent même à des versets coraniques qui interdisent une alliance de cette nature, d’autant que le monarque marocain préside un comité censé défendre le troisième Lieu saint de l’islam, El-Qods occupé.
«Qu’avons-nous gagné avec cette allégeance ? Nous vivons dans la misère, les richesses du pays sont spoliées par la famille régnante, nous sommes traités comme des esclaves et nous sommes réprimés et interdits de nous exprimer librement», pestent ces Marocains qui n’hésitent pas à poster des enregistrements vidéos à partir du Maroc même, bravant tous les dangers et mettant au défi la police du régime de les effrayer. «Nous n’avons plus peur de vous !» disent-ils, convaincus que le futur sera encore plus sombre depuis qu’Israël a imposé sa présence indésirable dans ce pays à travers des accords militaires et sécuritaires dont la première cible est la population marocaine elle-même, craint-on sur place.
Le scandale Pegasus est là pour prouver ce postulat. Les services de renseignement marocains, aidés par le Mossad, espionnent depuis des années les militants, les journalistes, les politiciens, les acteurs de la société civile et les intellectuels marocains par les écoutes et l’interception des échanges, que ce soit par courrier électronique ou via les applications conçues pour ce faire. Le maillage sécuritaire est tel que rien ne bouge au Maroc sans que les services d’Abdellatif Hammouchi et Yassine Mansouri n’en soient informés. Cette vaste opération d’espionnage a été étendue aux pays voisins du Maroc que sont l’Algérie et l’Espagne, mais aussi à la France dont le président Macron a été suivi dans ses moindres gestes, sans que Paris n’ait pris les mesures qui s’imposent face à une grave atteinte à la sécurité de la France. Ce silence des autorités françaises, qui ont noyé le poisson dans l’eau en étouffant l’affaire après une agitation médiatique aussi apprêtée qu’éphémère, a prouvé, encore une fois, la complicité de la France officielle avec le Makhzen.
K. M.
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