Pourquoi le monde a le regard rivé sur le Sommet arabe qui se tiendra à Alger
Par Mohamed K. – Le sort du conflit syrien se jouera sans doute à Alger. Seul pays à avoir une position constante et immuable par rapport à la guerre civile imposée à la Syrie par la Turquie, le Qatar et la France en 2011, l’Algérie pourrait être le tombeau qui enterrera le complot ourdi contre un des derniers bastions qui pouvait encore résister à l’entité sioniste et l’affronter militairement. Dans les officines étrangères, la question est la même, lancinante : la Syrie participera-t-elle à la rencontre prévue dans quelques mois dans la capitale algérienne ?
La récente visite du ministre émirati des Affaires étrangères à Damas est perçue comme un signe indubitable d’un changement radical vis-à-vis de la question syrienne, après que les principaux instigateurs du conflit fratricide eurent compris que la bataille était perdue et qu’il est désormais clair que Bachar Al-Assad ne tombera pas, tant qu’il est solidement appuyé par la Russie. En d’autres termes, la guerre est finie et l’abdication des perdants devra se faire. Reste à trouver la forme car admettre la défaite n’est pas chose facile pour Doha, Ankara, Paris et les autres capitales qui croyaient pouvoir imposer un régime islamiste en Syrie. L’échec français cuisant en Algérie dans les années 1990 n’a visiblement pas servi de leçon.
La Syrie divisera les pays arabes à Alger. Les pays du Golfe étant partagés sur la suite à donner à ce dossier qui clôturera une fois pour toutes l’opération «printemps arabe». La Syrie à nouveau réunie redeviendra une puissance militaire régionale et permettra un rééquilibrage dans la région qui contrebalancera les effets néfastes du processus de normalisation avec Israël. Des sources diplomatiques, tout en affirmant que le tour de l’Arabie Saoudite, sous l’impulsion de Mohammed Ben Salman, viendra d’ici une année au maximum, demeurent cependant sceptiques quant à une annonce directe d’un établissement de relations avec l’Etat hébreu. La réaction de la rue musulmane serait violente, estime-t-on dans les bureaux calfeutrés des faiseurs de la politique internationale.
Un nouveau monde se dessine qui sera formé de deux blocs, l’un conduit par les Etats-Unis sous la vigilante supervision d’Israël et du lobby sioniste, l’autre allié à la puissante Russie dont le ton est monté d’un cran ces derniers mois face aux provocations de l’Otan. Des sources russes assurent, à ce propos, que le discours ferme et menaçant de Vladimir Poutine est loin d’être des paroles en l’air. Ce qu’il se passe aux frontières de l’ogre russe risque de mettre le feu aux poudres et la réaction de Moscou sera «sans pitié», met-on en garde.
Dans cette tornade géopolitique, l’Algérie a choisi son camp et identifié ses ennemis. Ni la Syrie ni l’Iran n’en font pas partie. Au contraire.
M. K.
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