Que tu «sadamises» ou tu «allendises» c’est du pareil au même !
Une contribution de Saadeddine Kouidri – Que tu sois élu comme Salvator Allende ou que tu t’imposes par la force, comme Saddam Hussein, c’est du kif-kif au même pour les pouvoirs politiques occidentaux. Allende, Saddam, Kadhafi ont été assassinés par l’impérialisme pour la raison qu’ils refusaient le diktat, la soumission, la colonisation.
Nous constatons, par ailleurs, que les relations entre la Russie et les Etats-Unis redeviennent comme au temps de l’URRS, au temps de la guerre froide où leurs pourparlers politiques étaient toujours sur le fil du rasoir nucléaire. Dans ce cas, c’est légitime, dirons-nous, que les nouvelles Républiques, comme l’Algérie, gardent forcément, à regret, une attitude précautionneuse d’autant plus que la solidarité des peuples, animée particulièrement par la gauche envers le Mouvement de libération, s’est fracassée après les indépendance et prive, les Palestiniens , les Sahraouis, les Guadeloupéens, les Guyanais, les Martiniquais, les Réunionnais d’une aide, face au colonialisme, au sionisme au royalisme franco-Israélo-marocain qui se permet de plomber l’Union africaine, de planter «le clou de Djeha» au Maghreb et au ministre français des Affaire étrangère d’éclipser l’Algérien Lamamra ! Sur ces défaites, je me presse de rappeler la grande victoire des enfants d’Allende qui ne se suffisent pas de résister comme ceux de Saddam mais de battre à plate couture l’ennemi sur son propre terrain ! L’enfant a 35 ans et il s’appelle Gabriel Boric. Il est le nouveau président du Chili, il est l’espoir de la gauche et il est la grande marque de l’année 2022 pour le monde (…).
Malgré son élection, le président chilien Allende avait été bombardé comme l’ont été l’Irak, la Somalie, la Libye, le Yémen… par la France et l’Amérique, par l’OTAN et l’Occident et non pas par la Russie et la Chine, comme ne le remarque pas assez la gauche occidentale ! Aujourd’hui, tout le monde sait que l’impérialisme mentait pour se donner des raisons de tuer ces leaders et de bombarder leurs peuples au nom de la démocratie, à l’image d’Israël qui vient de décréter un permis de tuer les Palestiniens. Ces démocraties ne reconnaissent pas l’autre comme semblable. Effectivement, leurs dirigeants sont d’une morale aveugle à cause de la recherche de profit au taux déshumanisant.
Ce n’est donc pas le niveau de développement de la société qui préserve l’humanité d’un retour atavique mais de l’absence de mise à niveau de la morale, et particulièrement celle des décideurs.
Nous constatons que les principaux éléments de la morale se retrouvent dans les injonctions de la plupart des grandes religions. La morale est naturelle et ne peut, dans ce cas, être sacralisée. Les prophètes ont jugé bon de clamer haut et fort, courageusement et dignement, celle de leur temps pour les partager, sauf que l’accaparement par un clergé, dont des prêtres qui terminent par sodomiser des enfants en sus d’un Vatican pronazi dans le temps, finit par acculer les peuples sortis de la nuit coloniale à la sadamisation.
L’anthropologue du XIXe siècle nous donne le principal élément de l’évolution de la société : l’homme avance en civilisation, et que les petites tribus se réunissent en communautés plus larges, la plus simple raison devrait aviser chaque individu qu’il soit d’étendre ses instincts sociaux et ses sympathies à tous les membres d’une même nation, même s’ils lui sont personnellement inconnus. Une fois ce point atteint, il n’y a plus qu’une barrière artificielle pour empêcher ses sympathies de s’étendre aux hommes de toutes les nations et de toutes les races… La sympathie portée au-delà de la sphère de l’homme, c’est-à-dire le sentiment d’humanité envers les animaux inférieurs, semble être l’une des acquisitions morales les plus récentes.
C’est en respectant toute vie que nous pourrons faire reculer le racisme, qui imprègne plus ou moins toutes les idéologies. Le raciste est cet homme qui ne voit dans le semblable que le différent qui le menace.
Je termine par cette excellente nouvelle qui vient de tomber : les dirigeants de la Russie, de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la Chine ont adopté une déclaration sur la prévention de la guerre nucléaire et la nécessité d’éviter la course aux armements.
S. K.
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