Le Sommet arabe n’aura pas lieu en mars à Alger : les raisons d’un report
Par Abdelkader S. – Des sources informées avaient indiqué à notre site, s’agissant du Sommet arabe prévu en mars prochain, que les «choses ne s’annoncent pas sous de bons auspices». Elles ne croyaient pas si bien dire. En effet, le secrétariat général de la Ligue arabe vient d’informer que le rendez-vous d’Alger a été reporté sine die, et pour cause. Entre la date de l’annonce de la tenue de la réunion des dirigeants arabes dans la capitale algérienne et l’approche de celle-ci, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
La situation dans le Maghreb et le Moyen-Orient s’est nettement détériorée. Les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc sont rompues et les rapports vont en se dégradant, les élections présidentielles libyennes n’ont pas eu lieu et le fragile calme qui y règne risque d’être brisé à tout moment par une reprise des affrontements armés, la guerre au Yémen est passée à un stade supérieur depuis les attaques qui ont ciblé les Emirats arabes unis, principal allié de l’Arabie Saoudite dans l’agression contre les Houthis, proches de Téhéran, le Liban s’enlise dans une crise politique, économique et sociale qui risque, elle aussi, de réveiller les vieux démons de la guerre civile, des pays arabes ont normalisé avec l’Etat hébreu tandis que d’autres dénoncent cette propension à pactiser avec l’ennemi alors que ce dernier continue d’occuper des territoires arabes et poursuit sa politique de colonisation au mépris du droit international, les armes tonnent encore en Syrie où les groupes terroristes continuent d’être appuyés par le Qatar et la Turquie.
L’autre raison qui allait pousser certains Etats arabes à décliner l’invitation algérienne, ce que certaines monarchies du Golfe estiment être un rapprochement nuisible à leurs intérêts et à leur sécurité entre l’Algérie et l’Iran. Cependant que ces pays qui se sont vendus à l’entité sioniste se sont jetés dans les bras du véritable ennemi pour, croient-ils, contrecarrer l’influence chiite dans la région en s’adjoignant les services du régime raciste et expansionniste de Tel-Aviv.
Dans un contexte aussi tendu, il devenait impossible d’assurer un minimum d’entente dans un Sommet qui était voué à l’échec d’avance, malgré la volonté d’Alger, dont la voix est écoutée, de tenter de réduire l’immense fossé qui s’est creusé dans le monde arabe. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui estiment que la Ligue arabe est morte de sa belle mort et que de nouvelles alliances se construisent d’elles-mêmes depuis le complot du «printemps arabe» auquel l’Algérie a échappé, mais en subit les conséquences directes depuis que la guerre est passée à la quatrième génération, celle de la subversion via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le Sommet arabe se tiendra-t-il un jour ou celui de Dhahran, en Arabie Saoudite, en 2018, fut-il l’ultime ?
A. S.
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