Amar Belani étrille le régime de Rabat sur la question des droits de l’Homme
Par Houari A. – Intervenant ce mardi lors de l’examen par le Conseil exécutif du rapport de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, l’envoyé spécial, Amar Belani, s’est dit très préoccupé par la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. «Elle s’est particulièrement aggravée suite à la rupture brutale du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020, par la puissance occupante marocaine qui a réprimé sauvagement des manifestants sahraouis qui exerçaient leur droit le plus élémentaire à la liberté d’expression et de manifestation pacifique et occupé militairement la zone démilitarisée de Guergarate, en violation flagrante des accords militaires signés par les deux parties au conflit et endossés par le Conseil de sécurité.»
«Le Conseil exécutif, lors de sa 20e session, a demandé expressément à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) de mener une mission au Sahara Occidental afin d’évaluer la situation des droits de l’Homme et de formuler des recommandations en la matière, conformément à la décision 775. Depuis, le Conseil exécutif ne cesse de réitérer sa demande pressante mais, malheureusement, cette mission n’a pas pu se rendre dans les territoires sahraouis occupés», a déploré Amar Belani. «Contrairement au Maroc qui s’obstine à refuser l’accès à la CADHP parce qu’il a certainement des choses à cacher, l’Algérie a, de tout temps, pleinement coopéré avec toutes les instances régionales et internationales qui ont effectué, à plusieurs reprises, des missions dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, notamment la CADHP et la Commission de l’Union africaine», a-t-il précisé.
«Paradoxalement, a encore ajouté l’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères, le rapport d’activités de la CADHP qui est soumis à débat ne rend pas compte du blocage de cette mission par les autorités marocaines et ceci constitue un précédent grave que nous dénonçons énergiquement.». Amar Belani a, à cette occasion, dénoncé les «tentatives malavisées d’utiliser abusivement la décision 693 de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement pour faire l’impasse sur la question essentielle des droits de l’Homme qui relève indiscutablement du mandat de la CADHP, en vertu de la Charte africaine», lesquelles tentatives sont «maladroites, non pertinentes et inopérantes», a-t-il affirmé.
«Ces mêmes tentatives, orchestrées par le Maroc et certains de ses alliés, ne peuvent en aucune manière remettre en cause la décision du 14e Sommet extraordinaire sur faire taire les armes, dont le paragraphe 15 appelle à faire ressortir la situation critique des droits de l’Homme dans les territoires occupés», a souligné Amar Belani, pour lequel cette même décision 693, «qui fait l’objet d’une lecture sélective, partielle et partiale, demande au président de la Commission d’engager des consultations pour la réactivation du bureau de l’Union africaine à Laâyoune auprès de la Minurso».
«Compte tenu de ce qui précède, a conclu Amar Belani, l’Algérie déplore vivement toutes ces manipulations et exhorte la CADHP à rendre compte fidèlement de la situation des droits de l’Homme dans notre continent, y compris au Sahara Occidental. Elle demande au Conseil exécutif et à la CADHP de prendre leurs responsabilités pour la concrétisation de la mission d’établissement des faits dans les territoires sahraouis occupés».
H. A.
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