Futur royaume de l’or blanc : le Mali excite l’intérêt de la France et de l’UE
Une contribution de Wacim Kahoui – La conférence de haut niveau sur l’avenir de l’Europe, qui a été organisée par le Comité économique et social européen (CESE) le lundi 31 janvier à Bruxelles, s’est concentrée spécifiquement sur deux aspects principaux : le rôle essentiel que jouent les matières premières sensibles dans la garantie de l’autonomie stratégique ouverte de l’UE dans la transition verte et numérique de l’industrie européenne et l’importance de la circularité avec la nécessité de créer un marché pour les matières premières secondaires en Europe.
Lors de cette conférence, Christa Schweng, présidente du CESE, a souligné la nécessité des partenariats stratégiques avec des pays partageant les mêmes idées dans le monde entier. Elle a déclaré : «Pour la plupart des matières premières, l’Europe est fortement dépendante du reste du monde.»
De son côté, Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, s’est adressé à la conférence par le biais d’un message vidéo et a déclaré en substance que l’Europe aura besoin de soixante fois plus de lithium d’ici 2050 pour les batteries électriques des véhicules. Il va sans dire que l’économie circulaire deviendra le nouveau modus operandi pour les matières premières. Ce sera un autre outil crucial à disposition de l’Europe pour assurer la sécurité et la résilience des chaînes d’approvisionnement.
Si l’Australie est devenue le plus gros producteur mondial de lithium, et si 59% des réserves identifiées sont en Amérique du Sud et principalement au Chili, c’est désormais le Mali qui est en phase de devenir le roi de l’or blanc !
C’est en effet au Mali qu’un consortium australo-chinois sera aux commandes de la première mine de lithium au Mali, selon l’Agence Ecofin, et c’est à Goulamina, à environ 150 kilomètres de Bamako, que la compagnie minière australienne Firefinch Limited et la société chinoise Ganfeng Lithium vont concrétiser leur projet commun.
Selon une étude de faisabilité rendue publique en décembre 2021, cette mine devrait produire à terme une moyenne annuelle de 726 000 tonnes de concentré de spodumène, un silicate d’aluminium et de lithium.
Pour rappel, le lithium n’est pas un métal particulièrement rare même s’il ne représente que 0,0007% de la croûte terrestre. Selon la Deutsche Bank, les réserves de lithium mondiales ont été multipliées par 4 entre 2005 et 2017 en réponse au déploiement massif de la technologie des batteries Li-ion (étude ADEME, IFP Energies Nouvelles). Autrement dit, plus on consomme de lithium, plus on en cherche et plus on trouve au point qu’à long terme le risque d’approvisionnement d’un point de vue géologique paraît donc limité, selon l’étude précitée.
W. K.
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