Vladimir Poutine reconnaît l’indépendance des territoires séparatistes dans l’est de l’Ukraine
Vladimir Poutine a décidé, lundi, de reconnaître l’indépendance des séparatistes prorusses d’Ukraine et a signé dans la foulée des accords «d’amitié et d’entraide» avec ces territoires, rapporte l’APS.
«Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps : immédiatement reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk», a dit le président russe dans une allocution télévisée.
Il a demandé au Parlement russe d’«approuver cette décision puis de ratifier les accords d’amitié et d’entraide avec les deux Républiques». Il a signé dans la foulée les accords avec les dirigeants de ces deux territoires, parrainés depuis huit ans par la Russie dans la guerre qui les oppose à Kiev. Le contenu n’a pas été dévoilé.
Cette décision ouvre la voie à un appel à l’aide à la Russie de la part de ces territoires en tant qu’Etats souverains et donc l’entrée de forces russes dans ces régions.
Le scénario a un précédent : en 2008, le Kremlin a reconnu l’indépendance de deux «Républiques» séparatistes prorusses en Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, après une guerre éclair contre Tbilissi, ex-République soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’OTAN.
Dans son discours long de 65 minutes, Vladimir Poutine a passé en revue l’histoire des relations russo-ukrainiennes depuis des siècles et exposé une thèse selon laquelle l’Ukraine est une nation créée de toutes pièces à l’époque soviétique avec des territoires essentiellement pris à la Russie.
«L’Ukraine contemporaine a été entièrement et totalement créée par la Russie bolchévique et communiste», a-t-il dit, lui qui a déjà écrit un long article exposant cette idée et sa théorie selon laquelle l’Ukraine et la Russie ne sont en fait qu’un pays et qu’un peuple.
Durant l’allocution, il est apparu visiblement remonté, voire menaçant à l’égard des autorités ukrainiennes, accusées de s’en prendre aux Russes et russophones du pays, les accusant une fois encore d’orchestrer «un génocide qui touche 4 millions de personnes». Il a aussi évoqué un scénario selon lequel l’Ukraine pourrait se doter de l’arme nucléaire, car elle en a, selon lui, les capacités techniques du fait de son héritage soviétique.
Puis, Poutine a dénoncé une fois de plus les élargissements successifs de l’OTAN, que Moscou considère comme une menace.
Et selon lui, l’entrée de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique serait «une question de temps», aggravant encore le danger qui pèse sur la Russie, car les Etats-Unis pourraient déployer des armes offensives en territoire ukrainien.
Il a répété aussi ses exigences à l’égard de l’Occident : la fin de la politique d’élargissement de l’OTAN, l’absence de déploiement militaire menaçant la Russie et le retrait des infrastructures militaires de l’Alliance d’Europe de l’Est. Celles-ci ont été rejetées.
«Quand le niveau de la menace croît autant, la Russie a le droit d’adopter les mesures nécessaires» pour assurer sa sécurité, a-t-il martelé.
R. I.
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