Le conseiller de Vladimir Poutine révèle : «C’est bientôt la fin du capitalisme !»
Par Houari A. – «Nous travaillons actuellement sur un projet d’accord international sur l’introduction d’une nouvelle monnaie mondiale de règlement, arrimée aux monnaies nationales des pays participants et aux biens échangés qui déterminent les valeurs réelles. Nous n’aurons pas besoin des banques américaines et européennes. Un nouveau système de paiement basé sur les technologies numériques modernes avec une blockchain se développe dans le monde, où les banques perdent de leur importance. Le capitalisme classique, basé sur les banques privées, appartient au passé. Le droit international est restauré», a révélé le conseiller économique du président russe, Vladimir Poutine.
«Toutes les relations internationales clés, y compris la question de la circulation monétaire mondiale, commencent à se former sur la base de contrats», a expliqué Sergey Glazyev, en précisant que «l’importance de la souveraineté nationale est [ainsi] restaurée car des pays souverains parviennent à un accord». «La coopération économique mondiale repose sur des investissements conjoints visant à améliorer le bien-être des peuples. La libéralisation des échanges cesse d’être une priorité, les priorités nationales sont respectées et chaque Etat construit un système de protection du marché intérieur et de son espace économique qu’il juge nécessaire», a-t-il poursuivi dans un entretien fleuve à Réseau International. «En d’autres termes, a développé l’ancien ministre russe, l’ère de la mondialisation libérale est révolue.» «Sous nos yeux, un nouvel ordre économique mondial est en train de se former – un ordre intégral, dans lequel certains Etats et banques privées perdent leur monopole privé sur l’émission de monnaie, sur l’utilisation de la force militaire, etc.», a-t-il indiqué.
Le conseiller russe fait remarquer que pour vaincre le monopole américain dans le secteur financier, il faut abandonner le dollar. «Afin de dépasser le monopole de la sphère informationnelle et cognitive, nous devons isoler notre espace informationnel de celui américain et passer à nos propres technologies de l’information», a-t-il poursuivi, en signalant que «ce que nous voyons aujourd’hui est une tentative de créer une certaine image d’un nouvel ordre mondial avec un gouvernement mondial à sa tête, où les gens sont conduits dans un camp de concentration électronique».
«Objectivement, a encore estimé Sergey Glazyev, le rouble pourrait devenir une monnaie de réserve avec le yuan et la roupie», en expliquant qu’il serait possible de passer à un système multidevises basé sur les monnaies nationales. «Mais il faut encore un équivalent pour la tarification», a-t-il relativisé, en révélant, toutefois, que la Russie et ses partenaires travaillent actuellement sur le concept de «l’espace d’échange de l’Union économique eurasiatique», dont l’une des tâches est de «former de nouveaux critères de tarification».
Fustigeant les organisations internationales, le conseiller de Vladimir Poutine a reproché aux citoyens de «sacrifier leurs propres valeurs démocratiques» car «forcés d’obéir aux ordres». «Les organisations internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé, sont utilisées comme une sorte de base pour assembler un gouvernement mondial qui serait subordonné au capital privé», a-t-il fait savoir, en indiquant que «l’option d’un gouvernement mondial est incompatible avec une Russie souveraine, avec notre indépendance et notre rôle dans le monde». «Dans le scénario mondialiste, la Fédération de Russie est considérée comme un territoire destiné à être exploité par les multinationales occidentales. En même temps, la population indigène doit servir ses intérêts» a-t-il déploré.
Abordant le conflit en Ukraine, l’économiste russe estime que «les Américains ont tellement réussi à tromper le peuple ukrainien en huit ans que les personnes qui résistent à l’armée russe, les soi-disant Forces armées d’Ukraine, ont l’air tout simplement transformés en zombis». «Ils sont contrôlés comme des marionnettes», remarque-t-il, en se disant persuadé que «ce n’est pas Zelensky qui commande l’armée ukrainienne, pas même le ministère de la Défense de l’Ukraine et l’état-major général, mais le Pentagone, lequel «commande très efficacement du point de vue du combat jusqu’au dernier soldat ukrainien car ces zombies n’abandonnent pas». «Mais ils sont dans une situation absolument désespérée», constate-t-il.
Selon lui, l’Ukraine est entrée dans un état de «catastrophe économique». «Comme on s’y attendait, comme nous l’avons expliqué à nos collègues ukrainiens, la République ukrainienne est devenue l’Etat le plus pauvre d’Europe, avec la Moldavie. En raison du fait que l’Ukraine a rompu ses liens avec la Russie, ses pertes s’élèvent à plus de 100 milliards de dollars», souligne Sergey Glazyev. «Néanmoins, conclut-il, cela n’a pas empêché les stratèges et instructeurs politiques américains et britanniques de former une armée de 200 000 voyous et d’assassins qui représentent de manière totalement inadéquate la réalité et sont un instrument obéissant des intérêts américains.»
«Cet aspect économique et financier de la crise et ses conséquences à venir sont rarement évoqués sur les plateaux TV occidentaux et, en tout cas, de manière clairvoyante par les experts autoproclamés de la Russie», commente le général français Dominique Delawarde, selon lequel Sergey Glazyev «peut en parler car c’est lui qui est à l’origine des mesures prises par les Russes» pour contrer les sanctions imposées à la Russie et remettre en cause le monopole du billet vert.
«Dans la guerre d’Ukraine, il faut bien comprendre que c’est cette remise en cause des équilibres économiques et financiers mondiaux qui aura les conséquences les plus sérieuses sur l’avenir des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’OTAN», avertit l’ancien officier de haut rang de l’armée française.
H. A.
Comment (21)