Ces deux premières mesures qu’Alger aurait décidées contre Madrid selon RFI
Par Karim B. – L’Algérie aurait diminué de près d’un quart la quantité de gaz qu’elle livre à l’Espagne, selon Radio France International (RFI) qui se réfère à la presse espagnole. «Alger ne décolère pas depuis que Madrid a décidé, mi-mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental», rappelle le média français, qui croit savoir que le rapport quotidien de contrôle du niveau d’arrivée du gaz via le gazoduc Medgaz «indique que le niveau actuel de livraison est le plus bas depuis le début de l’année». RFI ajoute que l’Algérie aurait, par ailleurs, «mis des obstacles bureaucratiques aux importations de bétail espagnol, ce qui a causé aux éleveurs des pertes en millions d’euros, avant de pratiquement fermer son marché aux produits espagnols».
Si l’information venait à être confirmée, cela signifierait que le président du gouvernement socialiste espagnol n’a fait aucun geste d’apaisement sérieux pour tenter de désamorcer la crise qu’il a créée en adhérant de manière inattendue à la démarche que le régime expansionniste de Rabat cherche vaille que vaille à imposer à la communauté internationale, en totale violation des résolutions onusiennes. Des sources autorisées avaient assuré à Algeriepatriotique qu’aucune molécule de gaz algérien ne devra être revendue au Maroc, alors que la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera Rodriguez, vient d’instruire la société Enagas d’assurer une traçabilité au gaz que l’Espagne va fournir en flux inverse au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe (GME), dont la partie amont liant l’Algérie à son voisin de l’Ouest a été fermée côté algérien, privant ainsi le royaume marocain de cette énergie vitale dont il disposait tout en profitant de ressources financières considérables.
Des experts du marché énergétique se disent, cependant, sceptiques quant à la possibilité de définir l’origine du gaz qui sera envoyé via le GME à partir des terminaux espagnols, ce qui rend obsolète le geste censé être de bonne foi entrepris par le gouvernement Sanchez pour tenter de rassurer l’Algérie, font-ils remarquer. A Alger également le scepticisme est de rigueur et les assurances de Madrid ne suffisent pas à aplanir le profond différend qui oppose les deux pays qui entretenaient d’excellentes relations jusqu’à la subite volte-face de Pedro Sanchez dont il s’avère qu’il a été victime d’espionnage de la part des services secrets marocains via le logiciel israélien Pegasus, prélude, selon des sources proches du dossier, à une nouvelle détérioration des relations entre Madrid et Rabat après une lune de miel qui n’aura pas duré très longtemps.
Pedro Sanchez a, en définitive, commis une grave erreur stratégique qui privera l’Espagne du bon voisinage algérien, l’Algérie ayant toujours coopéré, notamment, sur la question de l’immigration clandestine, contrairement au Maroc qui se sert de ce phénomène orienté comme un moyen de pression pour nuire à la péninsule ibérique qu’une frontière maritime ténue sépare de la rive sud de la Méditerranée.
K. B.
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