Le trafic de mots par la bande à Bourita restera dans les annales de la diplomatie
Par Karim B. – Tout responsable politique qui foule le sol marocain devrait se faire lire cette formule adaptée avant de placer un mot, et dès sa descente d’avion : «Tout ce que vous direz pourra être détourné de son sens.» Tout responsable politique qui programme un voyage chez Mohammed VI doit maçonner un discours tellement bien articulé que les ingénieux faussaires de Rabat seront incapables de le falsifier. Combien d’hôtes de Bourita ont-ils vu leur déclaration estropiée ou, au contraire, étirée pour donner l’illusion d’une hypothétique adhésion au rêve chimérique marocain d’un Sahara Occidental soumis à sa souveraineté ?
L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, en connaît un bout. Il sait, pour s’être fait dire ce qu’il n’a pas dit, que le Makhzen est passé maître dans la mastication des mots qu’il roule avec doigté pour les servir à son opinion tel un joint capable de transformer la déconfiture diplomatique en succès retentissant, dont le son est réfléchi par les murs du palais contre lesquels il se répercute jusqu’à assourdir le dynaste. Lequel, pris dans les volutes grisantes, finit par croire entendre les cris de ses sujets en liesse fêtant quelque victoire imaginaire dans ce brouillard d’opioïdes euphorisants.
On ne sait plus par quelles dispositions le roi et ses fous, dotés d’un culot diabolique, arrivent à faire preuve d’une telle jactance envers leurs invités auprès desquels ils étalent leur dépravation diplomatique. Au ministre égyptien des Affaires étrangères, qui vient de se rendre au Maroc, Nasser Bourita a ciselé le propos pour lui faire épouser le souci du respect de l’intégrité territoriale du Maroc. Le chef de la diplomatie égyptienne a toutefois réussi à caler une adjonction renvoyant au strict alignement sur le droit international. Puis, s’en est suivie la sèche mise au point publiée ce jour par le ministère turc des Affaires étrangères qui a pris le Maroc et son imposteur de ministre en flagrant délit d’escroquerie. Tant et si bien que le bidouillage malhonnête des déclarations de responsables étrangers par les faussaires patentés de la bande à Bourita restera dans les annales de la diplomatie multilatérale.
L’offensive médiatique du régime chancelant de Rabat est, à vrai dire, construite sur du vent. Il accuse l’Algérie de soutenir le séparatisme et, par conséquent, le terrorisme dans un raccourci stupide, alors que c’est cet Etat voyou qui fonctionne au chantage et à l’intimidation ; alors que c’est cet Etat narcotrafiquant qui irrigue avec le cannabis les réseaux criminels qui sont interconnectés avec la nébuleuse terroriste.
L’adage ne dit-il pas que les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit ?
Cette dégringolade marocaine au dernier cran de la friponnerie démontre, s’il en est, que plus aucune barrière ne sépare la bienséance et la calamité chez les apprentis hommes d’Etat marocains qui déploient tous les tours et détours d’une malfaisance chevillée au corps, acharnés qu’ils sont à distordre les verbes dont ils contrefont l’exacte teneur avec une infinie vilenie. Mais, même pris en flagrant délit de récidive chronique, ils ne ressentiront jamais le besoin de s’en repentir, car ils sont ainsi faits qu’ils extravaguent et croient à leur propre délire.
K. B.
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