Amar Belani : «Des officiels espagnols ruinent les chances de normalisation»
Par Nabil D. – «Les déclarations irresponsables faites par la ministre de l’Economie, Nadia Calvino, et les propos distillés en off par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ruinent définitivement toute chance de normalisation des relations avec un gouvernement non fiable qui s’enfonce dans les mensonges et la fuite en avant», a déclaré l’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental. «Quant aux autres officiels, Margarita Robles [ministre de la Défense, ndlr] et Angeles Moreno Bau [secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, ndlr], qui soutiennent que la nouvelle position radicale de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental est respectueuse du droit international, ils font montre d’un cynisme et d’un aveuglement affligeants», a-t-il dénoncé.
Amar Belani, qui s’est exprimé dans les colonnes du média espagnol El-Confidencial, a rappelé que «le droit international dispose que le Sahara Occidental est un territoire non autonome éligible à l’autodétermination, conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies». «Le statut final du territoire du Sahara Occidental reste donc à déterminer sous les auspices de l’ONU», a-t-il soutenu, en faisant remarquer que «de ce fait, aucun reniement de l’Espagne ne peut le changer car le sceau de la légitimité appartient à l’ONU et à elle seule».
«Plus grave, non seulement l’Espagne bafoue le droit international, mais elle foule aux pieds le droit européen qui a statué que le royaume du Maroc et le Sahara Occidental sont deux territoires séparés et distincts, excluant ainsi toute souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara Occidental. Comment dès lors s’arroger le droit d’accorder l’autonomie à un territoire sur lequel le Maroc n’exerce aucune souveraineté ?» s’est étonné Amar Belani, qui a tancé une autre responsable espagnole selon laquelle «cette prise de position du gouvernement Sanchez procède également de la volonté de l’Espagne de contribuer à la stabilité régionale».
«Il convient, a-t-il objecté, de lui signaler que cette prise de position va, au contraire, non seulement entraver les efforts de M. De Mistura, mais aussi encourager le Maroc à persévérer dans sa dangereuse aventure expansionniste, porteuse de risques sérieux d’escalade et d’exacerbation de la tension dans la région». «L’Espagne en portera aussi la responsabilité», a-t-il mis en garde.
N. D.
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