Des sources autorisées : «Aucun soldat américain ne mettra les pieds à Mahbes»
Par Kamel M. – Des sources marocaines évoquent le prolongement de l’exercice militaire African Lion-2022 à Mahbes, en territoire sahraoui occupé. Qu’en est-il exactement ? «Il s’agit, encore une fois, d’une manipulation grossière concoctée par les faussaires patentés du Makhzen institutionnel», explique l’envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental. «De par nos contacts officiels avec les autorités américaines, nous savons avec certitude que pas un seul soldat américain ne mettra les pieds en territoire sahraoui occupé», assure Amar Belani. «Par contre, souligne-t-il, par pur machiavélisme, le Makhzen organisera pour ses propres troupes une partie de l’exercice en territoire sahraoui pour prétendre mensongèrement que les manœuvres couvrent le territoire du Sahara Occidental». «Les faussaires ont un bel avenir dans le royaume enchanté», a ironisé l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les espoirs des Marocains qui espéraient faire avaler la pilule d’une intégration de deux territoires sahraouis dans l’exercice militaire conjoint avec l’armée américaine ont été glacés dès leur annonce, en juin 2021. «Même les plus hautes autorités politiques du pays ignorent les plans de cette manœuvre dont Rabat affirme qu’elle sera la plus grande jamais menée, tant les soldats marocains semblent ne constituer que des cibles vivantes pour les Yankees», avaient réagi, non sans sarcasme, des sources en Algérie, après que le Pentagone eut définitivement démenti que l’opération soit élargie aux zones de Tan Tan, Dakhla et Mahbes, au plus près de la frontière algérienne.
Le Premier ministre marocain, l’islamiste Saâd-Eddine El-Othmani, s’était empressé de retirer son annonce hâtive de son compte Twitter. Preuve que les Américains communiquaient les détails de la manœuvre au compte-gouttes et que l’état-major de l’armée marocaine est tenu à l’écart des décisions dans cet exercice qui voit la participation de quelque 8 000 soldats. Le régime marocain s’enorgueillissait même de ce que la manœuvre conjointe «consolide la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara [Occidental]». Douche froide, là aussi, puisque Washington balayera d’un revers de main ces allégations aggravées par une menace, à peine voilée, à l’endroit de l’Algérie à laquelle cet exercice terrestre et aérien «est destiné» aux fins de «simuler une riposte à une attaque d’une force soutenue par un autre pays, dans la région de Mahbes, située près de Tindouf».
«Les Marocains chantent victoire trop tôt. Ils croient pouvoir substituer au droit international une décision politique. Les décisions politiques de trois Etats coloniaux, Maroc, Israël et Etats-Unis, qui colonisent le Sahara Occidental, la Palestine ainsi que l’Irak et l’Afghanistan ne produisent aucun effet juridique sur la nature du conflit entre la RASD et le Maroc et dont le règlement relève toujours de la commission de décolonisation de l’ONU», commentait l’expert en géostratégie algérien Bachir Medjahed, ex-conseiller à la Présidence de la République.
Le Maroc a tenté de détourner l’objectif réel de la manœuvre conjointe, en faisant dire au commandant de l’Africom qu’elle serait dirigée contre l’Algérie, alors que les Etats-Unis ont inscrit leur action, dès le départ, dans la lutte contre la menace islamiste, sachant que la coopération avec l’Algérie dans ce domaine est régulièrement louée par Washington, qui considère l’armée algérienne comme le véritable rempart contre les groupes islamistes armés qui infestent la région du Sahel.
K. M.
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