L’Espagne multiplie les appels du pied est espère un dégel rapide avec l’Algérie
Par Kamel M. – Le gouvernement espagnol est dans une situation pour le moins inconfortable. Sa prise de position en faveur du plan marocain d’autonomie lui a valu une volée de bois vert aussi bien à l’intérieur du pays que de la part de l’Algérie qui n’a pas hésité à rappeler son ambassadeur dès la diffusion de la lettre adressée par Pedro Sanchez au roi du Maroc l’assurant de son soutien dans le dossier sahraoui, en totale violation des résolutions de l’ONU. De nombreuses voix qui comptent se sont élevées à Madrid pour dénoncer le revirement de l’Exécutif, nuisible, selon des personnalités influentes, aux intérêts de l’Espagne. Le dernier à s’être exprimé sur le sujet est l’ancien ministre de la Défense Federico Trillo, qui a sévèrement réprimandé le président du gouvernement dont la parole, a-t-il dit, «ne vaut rien».
Côté officiel, on apprend que les autorités espagnoles s’échinent à prendre langue avec leurs homologues algériennes en s’essayant à une diplomatie parallèle et de coulisses. Une attitude qui démontre la situation délicate dans laquelle se sont mis Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, depuis leur dérapage qui leur a valu une motion de censure votée par une majorité de députés au Congrès espagnol. Ce dimanche, c’est le président-directeur général d’Enagas de tenir des propos dithyrambiques à l’égard du partenaire algérien, qualifié de «fiable».
S’exprimant dans les colonnes du quotidien El-Pais, en réponse à une question liée à l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien et à la diminution des volumes, Arturo Gonzalo Aizpiri a rassuré les Espagnols, en indiquant que la fourniture du gaz algérien n’a connu aucune baisse et que l’Algérie respectait les clauses du contrat en vigueur. Le patron du groupe pétrolier espagnol a mis en avant la confiance que lui et les responsables politiques espagnols placent en l’Algérie qui n’a jamais renié ses engagements depuis 1996, date d’entrée en fonction du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) à ce jour, en se disant certain qu’il n’y a «aucune inquiétude» à se faire à ce sujet.
Le dégel dans les relations entre l’Algérie et l’Espagne est une question de temps, dans la mesure où tout indique que le président du gouvernement espagnol, affaibli et isolé, y compris dans son propre camp, cherche un exutoire au contentieux qu’il a provoqué avec l’Algérie de sorte à ne pas paraître comme se déjugeant. Mais les dés sont jetés et un départ de ce dernier semble bien être l’unique moyen de rétablir le Traité d’amitié rompu de façon unilatérale par une Algérie de moins en moins encline à fermer les yeux sur toute provocation ou mesure hostile d’où qu’elle vienne.
K. M.
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