Les vacances de juillet en Tunisie gâchées à cause d’un double test PCR ruineux
Par Farida O. – Les Tunisiens s’attendaient à un rush sans précédent de touristes algériens après trois ans de dèche. Ils espéraient renflouer les caisses et permettre aux centaines de milliers de familles qui vivent du tourisme de sortir de la misère dans laquelle la crise sanitaire les a poussés. Douche froide des deux côtés de la frontière.
Les familles algériennes avaient vu dans la décision de Tebboune et Saïed de rouvrir la frontière terrestre une décision sage qui allait leur permettre de passer les vacances dans les nombreuses stations balnéaires tunisiennes, ces dernières étant connues pour les bons services que les établissements hôteliers fournissent à leurs hôtes, même si la qualité a grandement baissé ces dernières années en raison de trois saisons estivales catastrophiques qui ont suivi une longue période d’incertitudes au lendemain du soulèvement de 2011 et des conséquences politiques et économiques qu’il a induites.
«C’est inadmissible !» fulmine un Algérien au micro d’une chaîne de télévision tunisienne. «Ceux qui ont décidé d’imposer un test PCR à l’aller et au retour nous ont piégés car nous n’avons pas été informés de cette décision avant que nous y soyons soumis», a-t-il expliqué. Un concitoyen abonde dans le même sens, avec autant de colère : «Des Algériens ont dû vendre leurs téléphones portables pour pouvoir payer le test obligatoire qui coûte près de 200 dinars tunisiens (environ 14 000 DA au marché parallèle), tandis que d’autres, ayant dépensé tout leur argent, passent la nuit dehors car ils sont bloqués en Tunisie et ne peuvent plus rentrer au pays.» Un autre peste : «Vous rendez-vous compte ? Des Algériens venus pour passer leurs vacances en Tunisie ont dû rentrer en Algérie clandestinement en empruntant les passages qui servent aux trafiquants en tout genre.» «Comment une famille de cinq ou six membres pourrait-elle assurer une dépense aussi exorbitante ?» interroge un autre.
«Les autorités des deux pays vont devoir revoir leur copie, d’abord pour permettre aux Algériens qui se sont aventurés chez nos voisins de l’Est de traverser la frontière dans le sens inverse sans avoir à débourser les sommes colossales qui leur sont exigées et, ensuite, pour sauver ce qui peut encore l’être de sorte à permettre aux aoutiens algériens de profiter de leurs vacances et aux Tunisiens qui vivent du tourisme, de la restauration, des loisirs et de l’artisanat de gagner un peu d’argent», estiment des touristes blasés.
Selon des sources médiatiques, le test nasopharyngé a été supprimé depuis hier, 31 juillet. Une bonne nouvelle pour ceux qui avaient désespéré de pouvoir se prélasser sur les plages dorées de Hammamet et Sousse et ceux qui verront ainsi leur calvaire enfin prendre fin.
F. O.
Comment (17)