Un troisième mandat se profile à Paris : Macron dans les pas de Bouteflika ?
Par Houari A. – L’intervention militaire russe en Ukraine aura eu des effets inattendus en Europe. Et ils ne sont pas que d’ordre économique et énergétique. Une dictature rampante, mais néanmoins déguisée, s’est installée petit à petit dans le Vieux Continent à la faveur de la crise sanitaire mondiale qui a vu les peuples européens subir des politiques restrictives successives et de plus en plus liberticides, provoquant quelques timides mouvements de protestation peu suivis en raison d’un endoctrinement en règle mené par les médias dominants, tous propriété des patrons du CAC 40. Désormais, l’Europe, France en tête, découvre des éléments de langage jusque-là inimaginables, drapés dans des considérations d’intérêt général mais qui, dans les faits, servent à maintenir la chape de plomb imposée par ce que l’ancien président François Hollande appelait la Finance et qui l’a éjecté du pouvoir dès son premier mandat.
Des sources françaises, exclues du paysage politico-médiatique majoritaire pro-pouvoir, parlent d’un amendement de la Constitution pour permettre à l’actuel locataire de l’Elysée de briguer un troisième mandat. Ces sources font parler un «conseiller» à la présidence de la République française qui aurait soufflé à un journaliste qu’un pool a été constitué pour plancher sur la modification du texte. Le but : élaguer les alinéas qui empêchent le chef de l’Etat français d’aller au-delà de deux mandats. Cette démarche n’est pas sans rappeler le défunt Abdelaziz Bouteflika qui a trituré la Loi suprême plusieurs fois durant son long règne pour s’offrir un troisième puis un quatrième mandats, puis un cinquième si ses opposants au sein même du pouvoir n’avaient pas fait bouger la rue via les réseaux sociaux pour l’en empêcher.
Les sources françaises, qui croient savoir que les rédacteurs du nouveau texte auraient «bien avancé», indiquent néanmoins qu’il sera difficile à Emmanuel Macron et à ses mentors de l’imposer subtilement dans un contexte défavorable. A l’Elysée, on réfléchirait à un référendum, mais tous les signaux convergent vers un refus des citoyens qui seraient appelés à s’exprimer sur la question. Les outils de propagande, estime-t-on, ne suffiront pas, cette fois-ci, à faire adhérer le plus grand nombre à cette «nouvelle étape dans la dérive despotique qui a commencé avec la pandémie du Covid-19».
Pour éviter que les Français fassent barrage à ce projet échafaudé dans les bureaux capitonnés où les présidents se font et se défont, les stratèges pencheraient plutôt vers son adoption par les deux chambres du Parlement réunies, inspirés sans doute, là aussi, par l’action similaire entreprise par feu Bouteflika qui avait réuni l’APN et le Conseil de la nation au Club des Pins pour ce faire et s’était assuré une nouvelle prolongation avant de connaître la fin malheureuse que tout le monde connaît.
Emmanuel Macron serait-il donc prêt à suivre cette voie imprudente ?
H. A.
Comment (15)