Comment les fabricants d’armements israéliens pillent l’argent des Marocains
Par Kamel M. – Le Wall Street Journal a indiqué que «l’industrie de la défense israélienne est la grande gagnante deux ans après les Accords d’Abraham», en notant que «personne n’a plus profité du réchauffement des relations au Moyen-Orient que les sous-traitants militaires d’Israël». «Des entrepreneurs militaires israéliens ont conclu un accord avec le Maroc pour y construire des usines de drones, ont déclaré des entrepreneurs de la défense. Ils sont en pourparlers pour vendre de la technologie radar avancée et des systèmes de cybersécurité», précise le quotidien américain.
«Les Accords d’Abraham, signés il y a deux ans, ont marqué le début d’un nouveau chapitre dans les relations d’Israël avec ses voisins du Moyen-Orient. Les Accords ont accéléré les liens autrefois secrets qu’Israël a construits pendant des décennies avec des pays qui ont officiellement refusé de reconnaître sa création en 1948», relève le journal proche des conservateurs, selon lequel «les accords révolutionnaires ont créé une énorme aubaine pour les entreprises militaires israéliennes, connues pour leur défense aérienne» dont les systèmes «sont très demandés» par les nouveaux alliés arabes de Tel-Aviv. «Les responsables israéliens de la sécurité ont déclaré avoir eu plus de 150 réunions avec leurs homologues au Maroc, à Bahreïn et aux Emirats arabes unis depuis la signature des Accords», fait savoir le Wall Street Journal.
Le média américain explique, néanmoins, qu’Israël ne vendra pas au Maroc et aux autres pays normalisateurs des armes de pointe. «La nouvelle coopération a ses limites», précise le quotidien économique, en faisant remarquer que «les responsables israéliens ont déclaré qu’il y avait toujours des restrictions strictes sur ce qu’Israël vendra» aux Arabes. «L’accent est désormais mis, ont-ils dit, sur la vente de défenses aériennes. Il est peu probable que le gouvernement israélien approuve la vente d’armes offensives avancées de sitôt», relève-t-il dans un article paru cette semaine.
Un média israélien avait révélé, fin 2021, qu’Israël allait construire deux usines de montage de drones kamikazes au Maroc. Les appareils dont l’Etat hébreu compte doter l’armée marocaine et d’autres Etats africains alliés sont destinés à mener des opérations militaires mais aussi à collecter des renseignements, indiquait Shephard Media, qui précisait que le régime de Rabat avait acquis le système de défense antiaérien israélien. Le site, spécialisé dans les questions de défense et d’armement, avait précisé, au lendemain de la signature de l’acte d’allégeance du Makhzen à l’entité sioniste, que Rabat était «sur le point de se procurer une gamme d’équipements de défense israéliens dans le cadre d’un protocole d’accord récemment signé», en s’interrogeant : «Qu’est-ce que Rabat espère réaliser ?»
«Après qu’Israël et le Maroc ont signé un protocole d’accord le 24 novembre pour une coopération renforcée en matière de défense et de partage de renseignements, Shephard a obtenu la confirmation de plusieurs sources que le pacte de sécurité prévoyait également une coopération sur la fabrication, sous licence, d’UAV, y compris des munitions flottantes, l’achat de la technologie C-UAS de la société israélienne Skylock et l’achat de missiles anti-aériens Barak 8», précisait le site anglophone, selon lequel «certaines de ces informations confirment une publication du 21 novembre sur la page Facebook officielle des forces armées marocaines, qui indiquait que le ministère de la Défense avait acheté Skylock Dome ainsi que quatre systèmes C-UAS supplémentaires, dans le but de renforcer sa capacité à identifier et à neutraliser les drones».
«Ce n’est pas la première fois que le Maroc achète des systèmes sans pilote à Israël car, notait Shephard Defence Insight, Rabat a acquis quatre drones multi-rôles MALE Elbit Hermes 900 plus tôt cette année [2021, ndlr], bien qu’aucun de ces avions n’ait été vu en service, ce qui suggère qu’ils n’ont pas encore être délivrés», ajoutait le site qui précisait que le Maroc «a l’intention non seulement d’étendre sa flotte de drones, comme en témoignent deux accords cette année pour l’achat de Bayraktar TB2, mais également d’accroître ses capacités de production nationale via le transfert de technologie». La prédiction de Shephard Defence Insight s’est confirmée et l’installation des usines israéliennes est pour bientôt, vraisemblablement dans le nord-est et le sud du pays, indique-t-on.
K. M.
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