Quand le représentant de l’Algérie n’est pas là, le Marocain Omar Hilale danse
Par Karim B. – Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, dit l’adage. C’est ce qu’il arrive dans l’immeuble de Manhattan depuis que Nadir Larbaoui a été appelé à Alger pour diriger les travaux de la réunion des ambassadeurs des Etats membres de la Ligue arabe à la veille de la tenue du Sommet dont l’ouverture est prévue ce mardi 1er novembre à Alger. D’aucuns, d’ailleurs, se sont interrogés sur le choix porté par Ramtane Lamamra sur son représentant à New York au lieu de l’ambassadeur d’Algérie au Caire, Abdelhamid Chebira, qui a, au demeurant, démontré ses grandes qualités d’orateur et son excellente maîtrise des dossiers liés à ce rendez-vous lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue des travaux préliminaires ayant précédé ceux des ministres des Affaires étrangères.
Au-delà du scepticisme qui entoure cette option choisie par le ministre des Affaires étrangères, ce sont ses conséquences qui laissent incrédules. En effet, ayant laissé la chaise vide aux Nations unies, Nadir Larbaoui a permis à l’inénarrable ambassadeur du Maroc à l’ONU d’agir à sa guise, profitant de cette absence au mauvais moment pour mener son habituelle campagne hostile à l’Algérie, sans avoir de contradicteur face à lui. C’est à un journaliste algérien de la chaîne émiratie Sky News qu’est revenu l’honneur de croiser le fer avec le représentant du régime monarchique de Rabat lors d’un point de presse. Le journaliste a acculé Omar Hilale, en mettant à nu son acharnement contre l’Algérie durant son intervention aux Nations unies, consacrant son discours quasi exclusivement à notre pays alors qu’il s’agissait de traiter le dossier sahraoui.
Le diplomate marocain, reconnaissant sans doute l’accent du journaliste, a tenté de le déstabiliser, en vain. On ne sait pas si la chaîne émiratie qui l’emploie l’a sanctionné à la demande exprès des Marocains ou si la direction de Sky News a rabroué les Marocains furieux de voir leur représentant ainsi démasqué devant la communauté internationale. Sans ce journaliste intègre.
Le même Omar Hilale a repris ses anciennes mauvaises habitudes, exhibant l’image d’un drone iranien qui servirait au sein des forces armées sahraouies. L’image, ont constaté des observateurs avisés, a été puisée dans les réseaux sociaux, auprès d’internautes pêchant par un manque criant de crédibilité et de sérieux. Ce qui a fait dire à de nombreux commentateurs que la diplomatie marocaine a touché le fond et est incapable de faire preuve de finesse et de vivacité d’esprit, engluée dans ses contradictions et isolée dans sa démarche visant à imposer son plan d’autonomie rejeté par l’écrasante majorité des pays.
Devant ces nouvelles provocations à partir de New York, l’Algérie est malheureusement restée muette, attirée sur le terrain algérois où le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est venu faire diversion. Omar Hilale a eu les mains libres et n’a pas été contredit, cependant que Nadir Larbaoui était concentré sur les médias du Makhzen qui l’ont occupé à démentir la présence du Sahara Occidental au Sommet arabe.
Une erreur stratégique que Ramtane Lamamra devra corriger au plus tôt, en remettant son représentant à l’ONU sérieusement au travail qui est le sien sur place.
K. B.
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