Situation catastrophique dans le Sud : le président de l’APN demande un rapport «urgent»
Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a demandé un rapport urgent sur la situation difficile vécue par les populations du Grand Sud, notamment Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam, suite à l’intervention d’un député qui a donné l’alerte et appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités. «On ne sait plus comment répondre aux citoyens qui souffrent et qui nous sollicitent», a regretté l’élu qui a dit ne pas comprendre qu’une question orale attende dix mois pour pouvoir être posée aux ministres concernés.
Le député s’en est particulièrement pris au très controversé ministre du Commerce dont le maintien au gouvernement intrigue plus d’un, en dépit de son incompétence criante, d’autant que le président de la République lui-même s’en est plaint lors d’une de ses interventions à la Télévision publique. «Les citoyens ne trouvent aucun produit de première nécessité et rien n’a été fait depuis mes premières mises en garde à ce jour», s’est indigné le député qui a demandé, en outre, qu’un barrage soit construit dans la région pour retenir les rares eaux de pluie. S’adressant au ministre des Finances, l’élu a fait part d’une aberration monumentale qui empêche le contribuable de s’acquitter de ses impôts sur place, obligé qu’il est de se faire jusqu’à 800 kilomètres de route pour trouver le premier guichet. «Payer 6 000 DA de cotisations nous coûte 30 000 DA de transport», s’est-il insurgé.
Le député a expliqué, par ailleurs, comment le nouveau découpage administratif n’a fait qu’aggraver leur situation. «Avant, notre localité relevait d’Adrar. Le nouveau directeur de l’habitat affirme être dans l’incapacité totale d’agir car dépourvu de moyens et quand nous nous adressons à celui de notre ancienne wilaya, il nous répond qu’il ne peut rien pour nous car nous ne dépendons plus de lui», a précisé l’élu, en ajoutant que le secteur de la santé ne se porte guère mieux, les dialysés étant éparpillés à travers des wilayas éloignées où des centres spécialisés existent.
Ces révélations gravissimes du député confirment les faux rapports qui sont remis au président de la République, selon lesquels le problème des zones d’ombre a été réglé en grande partie, alors que les interventions des membres du Parlement issus des villes intérieures indiquent tout le contraire.
N. D.
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